La vie de Rudolf Höss et de sa famille lorsqu'il dirigeait avec zèle le camp d'Auschwitz. Ils vivent dans une résidence paradisiaque, bucolique où la petite communauté vit heureuse. Le film laisse donc l'horreur nazie hors-champ. On la devine, on l'entrevoie, on l'entend : cheminées, fumées, coups de feu, bruits sourds,... D'ailleurs, le film possède de superbes qualités techniques : cadre, image, son, photo. Jonathan Glazer réussit un film d'une grande rigueur. Un quotidien, décrit de manière clinique, qui ressemble à la vie de tout le monde et qui fait naitre le malaise chez le spectateur : anniversaires, fêtes, repos dans le jardin, sorties et activités en famille. Tout ceci amène à une seule question : peut-on garder une existence normale face à l'horreur absolue et quotidienne ? Christian Friedel et Sandra Hüller sont parfaits. On assiste aussi aux enjeux de leur vie conjugale en particulier de la possible mutation de Höss. Un film profondément original qui arrive à surprendre le spectateur. Comme dans ces quatre premières minutes d'écran noir qui lancent le film ou ce soudain et bref retour au présent.