Plus nous avançons dans la zone vitale d'Hedwig Hoss plus notre zone dérangeante s'alourdit. Le film de Jonathan Glazer nous enferme durant près de deux heures dans un point de vue unique. Celui de la famille Hoss qui vit à Auschwitz dans une maison confortable entourée d'un superbe jardin. C'est l'été, il fait chaud, c'est dimanche, on pique nique au bord du lac, on porte du blanc, les 5 enfants pataugent dans la piscine, les amis sont ravis. La vie agréable que ce couple a voulu à la campagne. Rudolph le père dirige le camp et se révèle un excellent gestionnaire. Hedwig partage les vêtements des juives avec ses amies, son personnel. Tu t'es bien débrouillée ma fille reconnaîtra la mère avant de prendre la fuite de cette maison où on ne veut rien voir ni entendre de ce qui se passe derrière les murs. Caméras fixes et vie répétitive. Plus le spectateur les voit s'agiter (de loin) tel des pantins, plus le malaise s'installe. Les sons s'amplifient, les fumées s'épaississent. Atmosphère glaçante !