Je ne sais pas si 2025 sera une meilleure année de cinéma que 2024 (en même temps, j'ai vu tellement peu de film en 2024 que c'est difficile de faire pire), mais je commence l'année sur un très bon film.
La première chose que je veux applaudir c'est la séquence de fin qui inclus des femmes de ménage dans un memorial de la shoah et cette séquence fait toute la différence dans un film qui traite d'un sujet aussi symboliquement violent. Même si déjà avant ça, je trouvais que le film traitait très bien cette violence symbolique de son sujet : la caméra ne fait preuve d'aucune empathie, elle est fixe, se tient à distance. Cette façon de filmer, avec de la durée, de la fixité, de l'intensité, c'est vraiment bon. Tel n'importe quel film observant les mœurs bourgeoises pour peindre cette vie, les drames sont discrets, ménagers, l'intrigue est pauvre, l'action comme en sourdine, ce film est également très bon dans ça ; sans jamais pour autant nous mentir sur le type de famille bourgeoise auquel on est confronté, la plus normale, avec ses domestiques, son chien, ses enfants, la moins normale, celle du gérant du camp d'Auschwitz, dont le jardin jouxte les murs d'enceinte du camp d'Auschwitz. Et ce jardin est leur petit paradis. Leur lebensraum. Ce film est à la fois esthétiquement très réussi, symboliquement d'une grande sensibilité et globalement bien réalisé.