Gamin je me rappelle avoir regardé ce Labyrinthe du grand Jim Henson avec une certaine facination. Je devais avoir 10 ans quand je l'ai vu, et son univers déjanté, excentrique et graphique m'avait suffisament marqué pour que j'ai encore des souvenirs très nets de certaines scènes des années plus tard.
La scène de la chute dans le puit et des mains se joignant afin de former des visages pour parler, ma première rencontre avec le paradoxe visuel que constitue les escaliers d'Escher lors de l'affrontement final entre Sarah et Jareth, le royaume de l'éternel puanteur, les gardiens de porte disant toujours la vérité ou mentant toujours, ou de manière générale l'ensemble des créatures au design particulierement marquant (David Bowie étant à ranger dans la catégorie créature également), ou des décors plutôt réussis sont autant d'éléments qui avaient marqués durablement le gamin que j'étais.
A revoir le film, les éléments sus-cités restent les réussites majeures du métrage, même si il y a quelques trucs qui coincent un peu dans ce conte initiatique, erzatz d'Alice au pays des merveilles et du magicien d'Oz. Certaines map painting plutôt réussies, mais mal intégrées, une mise en scène ne parvenant pas à se hisser au niveau de l'imagination foisonnante de Jim Henson dans d'autres registres et ne rendant pas tout à fait justice à la qualité générale des décors et des éléments de production. Du côté des trucs rigolos, je me rends compte que gamin, je n'avais pas remarqué l'attentat à la pudeur permanent que constituait l' improbable pantalon moulant de Jareth/Bowie qui semble prendre un malin plaisir à livrer ses "arguments" à la très jeune Jennifer Connely.
Malgré ces quelques défauts, le film de Jim Henson reste un bon film de fantasy destiné à la jeunesse dont l'imagination visuelle enfievrée a les qualités et les défauts d'un rêve: rempli d' images hallucinées et marquantes mais manquant un peu de force au niveau de sa narration.