Vengeance, j'écrirais ton nom sur la neige...avec ton sang !

Inédit en France (mais pas ailleurs, merci le dvd), on a pourtant beaucoup parlé de Lady Snowblood lors de la sortie de Kill Bill, car Tarantino a avoué avoir copié plusieurs scènes de ce Chambara.

Et, effectivement, c'est ce qui saute aux yeux (et aux oreilles) ; on y retrouve le duel final sous la neige, la chanson "The Flower Of Carnage", chantée par Meiko Kaji (et qui sert de générique de début et de fin chez Fujita), les têtes de chapitre rappelant qu'on est là aussi dans une histoire de vengeance.
Mais honnêtement, le jeu des comparaisons s'arrête vite, car j'ai été capté par ce film qui a sa propre identité, et emporté par une Meiko Kaji que je trouve fantastique de présence animale et de charme meurtrier.
Elle incarne une femme qui ne vit que pour se venger des sévices subis par sa mère, car elle lui aura donné vie en prison, et sa mission est de se débarasser de ses assassins (tous des hommes), ni plus ni moins !

On y retrouve les codes du Chambara, avec ses secondes où mes adversaires se jaugent du regard, où le sang et les membres du corps giclent à tout va, et on y retrouve aussi une certaine esthétique de la violence : du sang bien rouge sur de la neige...
C'est très violent, avec au moins 132 morts, et ça commence très vite, mais en même temps, on est saisi par la lumière somptueuse du film, par le procédé qui fait que l'histoire est régulièrement entrecoupée de flashbacks où l'on voit comme idée assez saugrenue que la mère a transmis son esprit de vengeance à son fille en mourrant.
De plus, comme le film est adapté d'un (très bon) manga de Kazuo Koike, on a parfois droit à des planches pour illustrer un propos, au lieu qu'il soit filmé.

Certes, en soi, le film n'a rien d'exceptionnel, mais il est porté par une telle virtuosité technique, ainsi que par cette actrice formidable qu'est Meiko Kaji (et elle porte le kimono comme rarement) que c'est formidable du début à la fin.