"Ladybug, ladybug, Fly away home. Your house is on fire, And your children will burn" (comptine). Loach revient au drame social enragé pour ce film, très dur mais d'une vraie intelligence dans sa capacité à maintenir l'ambiguïté nécessaire à la fiction : oui, l'héroïne est réellement persécutée par les service sociaux britanniques, mais, elle est aussi sa propre ennemie de par son incapacité à fonctionner de manière responsable (ou socialement acceptable...). Basé sur des (incroyables) "faits réels", "Ladybird" a l'élégance de ne parler ni de "problème", ni de "solution", mais de nous montrer la réalité dans toute son insoutenable et brutale complexité : portrait magnifique, inoubliable d'une mère déchirée, "Ladybird" est un film terrible, lancinant, qui vient s'inscrire au sein d'une période particulièrement faste pour Ken Loach. [Critique écrite en 1994]