Le verre à moitié plein

J'avais déjà vu ce film une première fois et, au final, j'avais été un peu déçu, peut-ètre parce que je m'étais attendu à quelque chose. Et précisément pour ce film, il ne faut pas sìattendre à grand chose mais le prendre comme il est. C'est d'ailleurs un peu valable pour tous les autres films des frères Cohen, tant ces derniers brouillent les pistes à chaque nouvelle sortie de film, alternant les genres à l'envi. Le deuxième visionnage a été bénéfique (tout comme les autres comédies "faciles" Burn after reading et Intolérable cruauté.
Le verre à moitié plein d'abord parce que le scenario est assez mince, se limitant surtout à : on prépare un casse et on va essayer de ne pas se faire attraper, bien qu'on soit particulièrement stupides. Les acteurs secondaires ne sont pas aussi bien ébauchés que dans les autres films des Cohen. D'ailleurs, ces soit-disant acteurs secondaires se retrouvent ainsi par leur manque d'envergure, alors qu'ils sont en principe les personnages principaux de l'histoire (je pense au benèt et au vietnamien). Il reste quand mème la confrontation "inévitable" entre J. K. Simmons et le voyou black qui est plutot sympa. Le personnage du simplet est complètement insipide et est d'ailleurs décrit avec peu de délicatesse, petite faute de gout inattendue venant des frères Cohen. Le changement de rythme opéré dans la réalisation dès que le braquage est réalisé, avec ces règlements de compte, est plutot déstabilisante, est très rapide par rapport au rythme lent de la préparation du braquage, mais bon, pourquoi pas.
Le point positif principal du film est la performance particulièrement savoureuse de Tom Hanks (qui a plutot tendance à m'horipiler d'habitude): en fait le film est taillé pour lui, son personnege écrase les autres mais heureusement il s'en sort très bien. La vieille mama noire, qui aurait du ètre inoffensive mais s'avère en fait un adversaire coriace qui involontairement décide du dénouement du film, est également très bien campé.
Donc le film se résume à des situations, à des gags autour d'un braquage, avec une belle galerie de personnages mais inéquitablement exploités et avec un scenario un peu simpliste. Reste le cadre du Mississipi, qui fait réver, et quelques scènes marquantes, comme le Vietnamien qui avale sa cigarette, la boite de chocolat offerte ou les corps jetés du haut d'un pont (presque poétique!).
Au final, un bon divertissement bien interprété mais sans grande prétention et sans prise de tète (à l'opposé d'un Barton Fink)