Expérience cinex spoliée par le ticket qui annonce "Laissez bronzer les cadavres". L'équipe était présente avant la séance. L'introduction était sympas et expliquait que le film avait de nombreuses références mais que ça dépassait l'hommage puisqu'elles étaient détournées pour s'en "amuser". Ah bon.. J'aime le cinéma mais j'y connais rien donc j'étais pas vraiment rassurée. Ce n'est que lorsqu'un des producteurs a dit juste avant de lancer le film "si vous ne savez pas du tout ce que vous vous apprêtez à voir sachez que c'est différent", que j'ai compris mon malheur.
Rappel d'abord: ce sont des voyous qui se planquent dans une ruine en Corse après un braquage, et dans cette ruine vivent plus ou moins un écrivain, un avocat et une nana complètement chtarbée au regard perçant. La femme de l'écrivain, son gosse, sa babysitter et la police débarquent et ça devient un peu l'embrouille. Et c'est tout. Le film pourrait être plié en 3 min et 56 sec, sauf que:
-La plupart des scènes se répètent selon un point de vue different ce qui est assez judicieux car le décor "ruine" s'y prête volontiers. Mais le comique de répétition ne fonctionne pas à chaque fois et c'est parfois redondant.
-Et l'action "principale" est souvent coupée par une espèce de délire ou une femme nue aux cheveux longs et dont on ne voit pas le visage fait des trucs wtf, genre se faire recouvrir de poussière d'or ou avoir des poussées de champagne après une séance de bondage... Mais ces scènes ne sont pas complètement détachées du reste, elles donnent l'impression que "la femme gold" contrôle l'action principale comme une sorte de divinité païenne.
Bref tout ces trucs érotiques m'ont complètement perdu. Ceci dit je n'avais jamais vu un boob doré sur un écran géant et je suis sûre que sous prétexte d'une quelconque référence certains ont su apprécier.
En parlant de boob, le film est assez à l'aise avec la nudité, qu'elle soit féminine donc clairement érotique avec supplément sueur et caressages de pistolet, ou masculine qui est plutôt tournée en dérision, genre un mec à poil qui part avec son flingue défoncer du flic (sans sous-entendu).
Outre le coté érotique ça sent l'épi de blé au coin de la bouche. Et là Jeanne au secours mes tympans: il n'y a pas 3 min sans un coup de feu, un peu comme un mauvais film d'horreur qui essaye de faire peur à tout prix. Sorte de tentative de bricoler un suspens finalement foireux. Je suis ressortie de cette séance complètement sur les nerfs, avec l'impression d'avoir été kidnappée et forcée a regarder des scènes de violences inutiles sur fond de Beethoven.
Parce que s'il n'y avait que l'ambiance far-west je ferais moins ma rabat-joie, mais, toutes les 30 sec on a une ribambelle "d'effets de style" rendant la séance encore plus indigeste. J'ai finit par souhaiter qu'ils crèvent tous, dans un dernier bain de sang pour pouvoir enfin rentrer chez moi. Aucun moment de repos pour les yeux, ou ma pauvre cervelle.
C'est souvent ce qui arrive quand on se fait trop plaisir sans penser au plaisir des autres (là non plus pas de sous-entendu), mais c'est juste impossible de rester intact face à un tel fourbi-boulgi-boulga-capharnaüm, bref' c'est le bordel pour finalement par grand chose.
Alors oui, ça change, oui c'est différent mais c'est sans moi.