Laissez-moi
6.1
Laissez-moi

Film de Maxime Rappaz (2023)

Boarf, c'est mou quand même ?


Où sont les explosions et les courses-poursuites, les gros flingues qui font tout exploser, y compris les voitures électriques ? Pas dans ce film-ci ou alors c'est resté sur la table de montage. L'on suit ce personnage, pas inintéressant au demeurant, qui vit sa vie un peu misérable, c'est-à-dire seule avec son fils handicapé, avec un revenu assez faible. Et de temps en temps elle va baiser. Et ça c'est la délivrance pour elle, elle oublie son quotidien qui la retient prisonnière, coucher avec ces hommes de passage c'est un peu comme partir un peu avec eux après avoir partagé cette intimité. Et c'est beau, oui. Mais et alors ? Alors ! Ben alors il ne se passe rien d'autre. Un jour, un type reste plus longtemps, elle couche plusieurs fois avec lui, heureusement il est pas moche, il a bien vieilli et il baise bien. Mais ça la déprime un peu plus, coincée entre l'envie de s'échapper et celle de devoir s'occuper de son fils qui en profite pour faire des crises, histoire de l'inciter encore plus à partir. Et le film ce n'est que ça, une femme tiraillée entre deux choix, vivre pour soi ou vivre pour son fils. Pour un tel dilemme il n'y a pas de bon choix, donc forcément c'est dur. Et puis elle finit par choisir (mais je ne vous dirai pas qui elle a choisi entre elle et son fils, spoiler, c'est vraiment pas mon genre !). C'est donc vide, il n'y a pas vraiment d'autres conflits à part celui-là qui est interne, et puis parfois le fils qui bave et râle, là c'est externe mais c'est impossible à résoudre alors c'est plus du misérabilisme... l'auteur n'en abuse pas, ouf. Mais le fait de montrer ça de temps en temps permet de rendre son choix final de vivre pour elle en le laissant dans une institution plus humain, sinon des gens l'auraient juste traitée de monstre.


Et pensez-vous qu'on aurait eu droit à du sexe non simulé ? Pourtant qui ne rêverait pas de voir la belle Balibar pratiquer une vraie fellation sur cet ouvrier libidineux ? Même moi, pourtant extasié par les courbes généreuses d'une femelle grasse, j'y aurais pris du plaisir. Mais il faudra se contenter de voir son corps filmé nu, caressé par cet homme délicat ; on nous montre que les vieux aussi peuvent baiser et même faire l'amour, que sous chaque ride peut se cacher un désir, peu importe qui des couilles ou des seins touchent les genoux le premier. La photographie est soignée, jolie, adéquate pour le propos, elle favorise la contemplation, mais finalement contemplation il n'y a pas tellement. C'est beau. Le réalisateur filme aussi bien ces vieilles montagnes que ces corps fripés, serait-il gérontophile ? Le découpage est posé, efficace, sensé. Le montage est cohérent, une petite lenteur tout-à-fait adaptée au propos. Et enfin des acteurs impeccables ; Balibar bouffe l'écran, donne l'impression d'être une enfant devant un magasin de bonbons lorsqu'elle se retrouve en intimité avec cet étalon senior.


Bref, il y a évidemment du bon, mais pourquoi est-ce si plat, si mou ?

Fatpooper
5
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le 10 juil. 2024

Critique lue 75 fois

Fatpooper

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