2Ajoutée le 13 août 2024

Le cinéma français sous l'Occupation: le sujet original de Bertrand Tavernier a de quoi séduire le cinéphile. Le réalisateur décrit cette période paradoxalement féconde d'un cinéma français soumis à la censure et à la pénurie matérielle sous la tutelle de la société allemande Continental.

Dans deux récits parallèles, on suit plus particulièrement le parcours des méconnus et authentiques Jean Aurenche et Jean Devaivre, leur travail accompli pendant ces heures sombres pour ou aux côtés de figures comme Tourneur ou Clouzot, Michel Simon ou Pierre Fresnay. Avec le souci commun de ne pas se compromettre dans la Collaboration: Aurenche en tentant de se dérober aux commandes allemandes, Devaivre en prêtant son concours à quelque opération de la Résistance. En connaisseur et cinéphile averti, Tavernier ne manque pas de glisser quelques anecdotes.


Cependant, et j'en suis bien désolé, son film n'est ni passionnant ni véritablement convaincant. Faisant le choix d'élargir le récit, d'une part, à la vie intime -sans réel intérêt- de ses deux personnage principaux (dont on on sent bien bien l'estime qu'il leur porte, d'autant qu'il a travaillé à ses débuts avec Aurenche) et, d'autre part, à différents aspects de l'Occupation, Tavernier ne se consacre pas entièrement à la stricte histoire de la corporation du cinéma pendant cette période singulière. Sa mise en scène, soucieuse de didactisme, est parfois démonstrative, se disperse et balance entre anecdotisme et généralités, tel ce plan vite expédié où Tavernier filme simultanément une file d'attente devant une épicerie et un autocar transportant des juifs. C'est quelconque au lieu d'être grave.

Le film foisonne d'idées et de pistes mais n'en retient aucune qui forme une réelle intrigue dramatique.

inspecteurmorvandieu
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Créée

le 13 oct. 2024

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