Et pourtant on tourne
La confusion, l’absence de cohérence auraient pu guetter : • un film historique, sur la grande histoire, celle de la France très trouble sous la collaboration, d’une part ; d’autre part un film...
Par
le 22 mai 2015
21 j'aime
2
2Ajoutée le 13 août 2024
Le cinéma français sous l'Occupation: le sujet original de Bertrand Tavernier a de quoi séduire le cinéphile. Le réalisateur décrit cette période paradoxalement féconde d'un cinéma français soumis à la censure et à la pénurie matérielle sous la tutelle de la société allemande Continental.
Dans deux récits parallèles, on suit plus particulièrement le parcours des méconnus et authentiques Jean Aurenche et Jean Devaivre, leur travail accompli pendant ces heures sombres pour ou aux côtés de figures comme Tourneur ou Clouzot, Michel Simon ou Pierre Fresnay. Avec le souci commun de ne pas se compromettre dans la Collaboration: Aurenche en tentant de se dérober aux commandes allemandes, Devaivre en prêtant son concours à quelque opération de la Résistance. En connaisseur et cinéphile averti, Tavernier ne manque pas de glisser quelques anecdotes.
Cependant, et j'en suis bien désolé, son film n'est ni passionnant ni véritablement convaincant. Faisant le choix d'élargir le récit, d'une part, à la vie intime -sans réel intérêt- de ses deux personnage principaux (dont on on sent bien bien l'estime qu'il leur porte, d'autant qu'il a travaillé à ses débuts avec Aurenche) et, d'autre part, à différents aspects de l'Occupation, Tavernier ne se consacre pas entièrement à la stricte histoire de la corporation du cinéma pendant cette période singulière. Sa mise en scène, soucieuse de didactisme, est parfois démonstrative, se disperse et balance entre anecdotisme et généralités, tel ce plan vite expédié où Tavernier filme simultanément une file d'attente devant une épicerie et un autocar transportant des juifs. C'est quelconque au lieu d'être grave.
Le film foisonne d'idées et de pistes mais n'en retient aucune qui forme une réelle intrigue dramatique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Bertrand Tavernier
Créée
le 13 oct. 2024
Critique lue 6 fois
D'autres avis sur Laissez-passer
La confusion, l’absence de cohérence auraient pu guetter : • un film historique, sur la grande histoire, celle de la France très trouble sous la collaboration, d’une part ; d’autre part un film...
Par
le 22 mai 2015
21 j'aime
2
Un bonheur lorsqu'on est cinéphile et qu'on s'intéresse à l'époque de l'Occupation. En revanche, ceux que laisse froids le cinéma français des années 40 seront sans doute fatigués par le name...
Par
le 12 janv. 2020
8 j'aime
4
Œuvre ô combien complexe à concevoir au premier abord, de par la multiplicité des personnages à l'écran, Laissez-passer raconte la période de l'occupation par le prisme du cinéma, en particulier par...
Par
le 27 oct. 2017
7 j'aime
3
Du même critique
Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la...
le 21 oct. 2024
2 j'aime
Claude Chabrol tourne une parodie d'espionnage avec la désinvolture qu'il met habituellement à la réalisation de ses films de commande. De fait, les aventures de Marie-Chantal, quoiqu'on y trouve...
le 20 oct. 2024
2 j'aime
Nana se confond avec Martine Carol dans ce film bien éloigné des préoccupations historico-sociales, "naturalistes", de Zola. On ne trouvera dans le film de Christian-Jaque aucun réalisme, social ou...
le 20 oct. 2024
2 j'aime
1