C'était l'époque des sixties, du twist,de Johnny, des "blousons noirs"...
On peine à le croire aujourd'hui, mais ce film a dépassé le million d'entrées : 1,2 pour être plus précis !
Pourtant un film de série B emmené par Guy Lefranc dont le nom n'aura pas été gravé au Panthéon des réalisateurs, mais dont le premier film était pourtant un délice prometteur : Knock... Hélas...
Il faut être bon public pour croire à cette pseudo-histoire d'espionnage visant à retrouver un répulseur miracle volé à l'armée ! Un engin qui vous protège (enfin derait) vous protéger de tous les tirs d'armes possibles.. Le repos du guerrier !
De fait, le titre ne le cache pas : l'artillerie des truands, espions (nes) tire ici à gogo...Mais pas que.
C'est aussi un condensé de bagarres, cascades, pugilats,et autres galipettes en tous genres.
Pas surprenant, à la même époque le catch faisait le plein des salles... Je reste persuadé que cette histoire abracadabrantesque ne serait plus distribuée dans les salles de nos jours. Evolution de société ? Progrès de l'éducation nationale ? Lutte contre la violence ? Ce film a en tout cas le mérite de montrer ce qui à l'époque plaisait aux foules. D'ailleurs, le "johnny" précité était auréolé d'une réputation sulfureuse de violences en tous genres, amenant souvent ses fans à tout casser dans les salles où il se produisait.
A contrario de son pote Eddy Mitchell qui l'avait accompagné dans ses frasques de jeunesse mais qui concluait : "bon, on a tout cassé, et après, qu'est-ce qu'on fait ?"
Côté casting, on ne sait trop pourquoi : malgré son accent détestable (ou à cause de) Constantine plaisait à l'époque. Sa présence au générique attirait ! Pourtant, sa terre natale : les US, l'avait rejeté et il voulait faire carrière en France comme chanteur. Sa présence au cinéma n'était donc qu'alimentaire. Les "yéyés" ne voulaient plus de ces crooners d'avant guerre !
Le seul intérêt de ce film réside au final dans les trois jolies actrices très tendance à l'époque mais dont personne ne se souvient bien que deux restent vivantes : Grazia Maria Spina, Colette Teissèdre, et Patricia Viterbo. Cette dernière, jolie fausse blonde, qui amorce ici un strip-tease inachevé, fut la première fiancée de Johnny : entendez par là celle avec lequel elle partageaiit son lit... Et qui faisait les délices des paparazzi car leurs amours étaient pour le moins tumultueuses, la belle étant volage, capricieuse, imprévisible....
Alors qu'il venait de décrocher son premier disque d'or et qu'il lui faisait part de sa joie, elle lui rétorqua : "Ca ne me surprend pas, tu as une veine de cocu !" La pauvre eut une fin tragique : alors qu'Henri Garcin l'emmenait sur les lieux de tournage du film "le judoka", parvenu sur les bords de la Seine, l'acteur confondit frein et accélérateur : la décapotable plongea mais la jolie Patricia ne savait pas nager et le confia à son chauffeur pendant la noyade... Elle vit la mort arriver. Johnny se consola avec cette autre jolie blonde qu'il allait épouser : Sylvie !
Film-"souvenirs, souvenirs" comme le chantait la pseudo-idole des jeunes...
Arte le 29.07.20221