Lake Placid représente tout ce qu'il y a de plus détestable à Hollywood dans le domaine du «film d'horreur» tropical, typique de son époque. Inutile de se rassurer en voyant le nom du metteur en scène, Steve Miner fait office de «yes-man» et de caution, ici.
C'est clairement un film de producteur avec la frilosité qui va de pair. Déjà, avec Pill Pullman et Bridget Fonda en tête d'affiche, passer les dix premières minutes, on sait déjà ce qui se trame : le méchant film d'horreur tropicale avec crocodile féroce se transforme en film d'aventure familiale, avec de la comédie et une amourette entre Pill et Bridget... Dans ce genre de film, si un personnage à plus de 20 lignes de dialogue et un début de caractère, impossible qu'il se fasse tuer. Résultat, uniquement deux victimes humaines se font bouffer par le crocodile, celui du début et un assistant du shérif qui n'avait pas dit un mot. On sait qu'ils ne vont pas mourir, donc, on ne craint aucunement pour leur sécurité, parce que ce n'est pas le but de ce film d'aventure, son seul but étant de suivre une petite bande de personnages iconoclastes, sympathiques, amoureux et rigolos dans leurs pérégrinations. Le sommet est atteint à la toute fin du métrage, quand la bestiole, pris au piège dans l'hélico, fait pitié à toute l'équipe qui le laisse en vie (il a bouffé au moins deux personnes!), un des derniers plans zénithal est le crocodile avec... des compresses sur ses blessures (oui oui) !
Bref, tout ce qui est détestable dans le genre horrifique de cette époque est dans Lake Placid. Une purge.