Le problème de fond, au-delà d’effets spéciaux inégaux souvent calamiteux, réside dans l’incapacité du film à cadrer ses monstres et à leur conférer une stature mythologique source d’horreur. Ce ne sont pas les acteurs qui jouent mal, malgré des prestations plus fonctionnelles qu’intéressantes, ce n’est pas la musique qui fait défaut, bien qu’ayant trop recours aux synthétiseurs et boîtes sonores du plus mauvais effet ; Lake Placid 2 est raté parce qu’il n’a aucune vision du monstre qu’il est censé faire vivre pendant une heure trente : des bruits, toujours les mêmes bruits comme autant de traces sonores inertes, puis c’est l’attaque floue et illisible où les pixels font mal aux yeux, enfin la fuite le retour l’arme à feu et basta. Rien de cinématographique là-dedans, juste l’idée que n’importe qui peut faire un film à tendance horrifique s’il possède des corps à la plasticité avantageuse, des bières et du sang. Quand l’intelligence s’efface le cinéma trépasse.