Douze ans après son premier film, le très réussi 3, Aishwarya Rajinikanth revient aux affaires avec Lal Salaam, véritable incarnation filmique de l'expression "quand la forme tue le fond" (expression que je viens d'inventer) et dans lequel elle dirige sa superstar de père, Rajinikanth, le roi du cinéma tamoul des quarante dernières années, dans un rôle secondaire mais très important.
Parce que oui, dans le fond, il n'y a rien à reprocher à Lal Salaam puisque son discours prône la paix entre les membres des différentes religions en Inde, dans ce cas précis, entre hindous et musulmans et si l'histoire se déroule en 1993, année qui aura connu des émeutes importantes à Bombay entre les deux communautés (et qui était déjà le sujet du chef d'œuvre de Mani Ratnam sorti en 1995 et que je vous conseille chaudement : Bombay), le sujet est malheureusement encore d'actualité au pays de Gandhi.
Non, le problème de Lal Salaam, ce sont tous les choix très discutables faits par la réalisatrice et scénariste comme d'incorporer des éléments du cinéma masala dans un film ouvertement dramatique comme ces combats ridicules où Rajinikanth tape des ennemis par paquet de douze et toujours aussi mal chorégraphiés alors qu'on est en 2024 quand même. Il y a aussi cette narration complètement tarabiscotée qui passe du passé au présent en permanence sans aucune raison valable d'avoir fait cela puisque je trouve même que cela diminue la montée en puissance du récit plutôt que de l'intensifier avec ce final se déroulant durant les fameuses émeutes et qui est également ridicule à souhait. Ou encore, tout l'arc narratif de la "vengeance" du personnage de Rajinikanth contre son fils adoptif, responsable de l'amputation du bras de son "vrai" fils, puisque celui qui a vu plus de deux films de lui savent très bien que si ses personnages agissent de manière répréhensible en apparence, il y a une explication toute mignonne derrière
et bingo!! c'est le cas ici aussi, ce qui explique pourquoi je m'ennuie toujours devant les films de ce grand monsieur
Bref, Lal Salaam a beau traité de sujets importants, leurs exécutions à l'écran sont la plupart du temps complètement ratées, dommage, ils méritaient mieux!!