Lamiel et les abeilles. Comme tous les amants dont cette jeune femme libre et rebelle attire les dards, sous l'aile tutélaire d'un Pygmalion quelque peu pervers. Cette adaptation d'un roman inachevé de Stendhal porte la griffe de Cécil Saint-Laurent, expert ès galanterie, et de Jean Aurel, cinéaste trop oublié, cependant moins inspiré ici que dans son film précédent, De l'amour (déjà Stendhal). Lamiel vaut le déplacement pour son interpète principale, la belle Anna Karina, fausse ingénue, et les bons comédiens qui l'entourent comme Bouquet, Brialy, Dauphin, Clémenti et Hossein. Un divertissement honnête et élégant qui n'a certes pas l'élasticité d'un de Broca ni la malice d'un Deville mais qui se laisse voir pour son côté espiègle et, pourquoi pas, féministe.