Film vu un dimanche soir bien gris de janvier.
Malgré ce contexte temporel et météorologique favorable à un certain attendrissement, l'Amour au présent est une des meilleures comédies romantiques que j'ai vu. Déjà parce que je n'en ai jamais vu de pareille.
L'amour que se portent les amoureux est beau, et surtout sain. On sort enfin de l'esthétisation permanente de la violence en amour en proposant un modèle et un récit fondé sur l'amour porté à l'autre pour ce qu'il est, sans chercher à l'étouffer et à l'éteindre pour coller à un schéma pré imposé. Ainsi, les personnages acceptent de laisser l'autre vivre sa vie et ses rêves en parallèle de leur couple. Celui-ci n'est pas le centre absolu de leur vie, leur seule priorité. Leur épanouissement personnel ne se dissout pas dans l'union qu'ils forment mais l'union qu'ils forment se renforce de leur épanouissement personnel. Les deux en ont conscience, c'est parfois délicat à gérer mais c'est rafraichissant et salutaire de donner à voir d'autres modèles d'amour hétéro. Le film offre des schémas alternatifs auxquels s'identifier.
Le personnage principal est une femme : brillante, aventurière, drôle, touchante, épanouie. L'homme est en soutien de sa femme, presque spectateur, parce qu'il l'aime elle, avec tout son génie : il ne poursuit pas le fantasme de la posséder et l'amour qu'ils se portent n'en est que plus beau.
Certes il y a quelques violons et l'ambiance peut se faire légèrement tire-larmes sur la fin mais la maladie et la mort sont traitées avec une grande pudeur et le film se transforme en ode à la vie. Mieux vaut vivre pleinement et intensément le temps qu'il nous reste à vivre plutôt que de s'accrocher indéfiniment à la vie comme fin en soi.
Vivre ce n'est pas avoir un coeur qui bat, c'est rencontrer, découvrir, expérimenter, aimer. Et tant pis si ça doit s'arrêter un jour, pourvu que l'on ait vécu.