Réalisé par John Crowley à qui l'on doit Boy A que je n'avais pas déjà beaucoup aimé où l'on retrouve également Andrew Garfield, ce film nous raconte la relation de Tobias et Almut ici interprétée par Florence Pugh en trois étapes. Leur rencontre, la grossesse et la maladie d'Almut.
Il avait reçu depuis la fin de l'été dernier un gros coup de projecteur sur les réseaux sociaux notamment par sa bande annonce se voulant déjà tragique et il y avait eu un buzz sur l'affiche avec le cheval défoncé. Est-ce que le film est à la hauteur de ce tapage ? Est-ce que nous sommes déjà là sur le film de l'année ? Et bien on va pas faire durer le suspens plus longtemps, la réponse est non, non pas du tout.
On se retrouve avec des personnages lisses, on est vraiment sur le gentil mec et la gentille fille drôle, qui sait cuisiner et qui a du caractère et elle est indépendante enfin on est vraiment sur des personnages parfaits à qui il arrive des bricoles et je peux plus. Je ne peux plus voir ces archétypes de personnages plats, parfaits, « goal » selon Twitter et insta. J'ai plus de peine pour Adam Driver et Scarlett Johannson dans Marriage Story, j'ai plus non pas d'empathie mais au moins d'intérêt pour Joseph Gordon Levitt et Zooey Deschanel dans (500) jours ensemble, que pour ces personnages. Pourquoi ? Parce que au moins ils sont réels. Ils ne sont pas justes l'un envers l'autre, ils sont tous les quatre toxiques, mais au moins, au moins ils sont réels et palpables et ne correspondent pas à un quelconque fantasme adolescent.
Attention alors attention Andrew Garfield s'énerve 2 secondes dans le film, parce qu'il faut au moins ça, mais ça dure 2 secondes et il abandonne très vite, trop vite. Et Florence Pugh fait un choix à un moment qui peut paraître égoïste, mais tu peux même pas lui en vouloir. C'est le même reproche que j'ai pu faire à Juré #2, tu ne peux pas me créer de l'empathie ni même de l'intérêt envers un personnage dont les circonstances atténuent constamment ses décisions.
Et si leur histoire est classique il aurait fallu le compenser par une mise en scène brillante ce qui n'est pas le cas ici. Un scénario plat caché derrière une mise en scène plate, c'est un peu aller au restaurant et se voir servir des pâtes bolognaises, c'est pas mauvais mais n'importe quel quidam peut le faire, preuve en est, c'est le scénario d'au moins 40% des téléfilms. 20% Noël et 40 autres % pour les exs revanchards.
Alors oui, c'est bien joué et je ne me suis pas ennuyé parce qu'il faut au moins ça, mais il y a tout de même un problème dans les transitions qui sont abruptes, il n'y a aucun raccord, aucun jeu autour d'un quelconque suspens, une quelconque ironie de situation, il se spoil même tout du long, il n'y a pas donc pas d'enjeu, tout ce qui est mit en place dans le passé a été répondu en amont par une scène du futur, nous suivons donc juste deux archétypes qui ne représentent plus vraiment d'intérêt puisqu'aucune question ne suscite un quelconque suspens, «Je veux des enfants « Pas moi » non mais attendez, 20 minutes avant on a une scène du futur qui répond à cette même question, à quoi sert cette scène ? « Ah ok donc là c'est son deuxième cancer » bah alors pourquoi 40 minutes après tu nous parle de son premier ? On sait qu'elle va faire une rémission ? Par ailleurs, on est obligés de chercher le détail chez Florence Pugh pour déterminer la temporalité, Frange, enceinte et malade et on ne sait même pas sur combien de temps ça se déroule, on peut déterminer au moins sur 3 ans vu l'âge de leur fille, mais on ne sait pas.
C'est donc un véritable pétard mouillé en ce qui me concerne, il faut dire que les films sur la romance ne fonctionnent pas forcément sur moi, sur la maladie encore moins, le mélodrame ne me parle absolument pas et encore moins lorsqu'il ne suscite aucune forme d'enjeu.