Malgré ses décors superbes reconstitués par une combinaison de maquettes et de matte-paintings, son casting séduisant et son histoire éternelle, ce Lancelot, à l'inverse du somptueux Excalibur de Boorman, mise sur les sentiments et le romantisme, délaissant tous les aspects merveilleux du mythe. En effet, la légende est complètement déformée en bluette insipide entre Lancelot et Guenièvre sous prétexte de revisiter cette histoire en plus moderne et plus accessible ; résultat : le film boit la tasse ! C'est en effet la plus pitoyable aventure de chevalerie que j'ai vue sur un écran, les dialogues sont modernes et anachroniques, les armures et les costumes sont hideux, les Chevaliers de la Table Ronde ne font que de la figuration, Sean Connery en impose en roi Arthur, mais il est trop passif, trop fainéant, quant à Richard Gere, il n'a aucun charisme et n'est absolument pas crédible en armure, son personnage est creux et vide... ce qui amène la question suivante : Jerry Zucker plus habitué aux comédies délirantes, était-il le réalisateur qu'il fallait ? eh ben non ! Seul Ben Cross est crédible dans son rôle de méchant... Cette tentative de relecture d'un mythe universel est donc totalement foirée, c'est un gâchis pas possible, une très grande déception pour les férus de chevalerie comme moi, mieux vaut revoir la version hollywoodienne bien policée de 1954, Les Chevaliers de la Table Ronde !