Le premier long-métrage de Babak Jalali portait le titre de Frontier Blues. Une thématique, celle des frontières, qui tient particulièrement à coeur d'un cinéaste né en Iran et élevé à Londres. Land parle aussi de la limite entre deux territoires, celui des "américains" et celui des amérindiens. Amers indiens, plutôt, peuple humilié auquel reste seulement la dignité, malgré un taux de chômage qui avoisine les 90% et un alcoolisme qui fait des ravages. Land n'élude aucun problème de cette communauté au gré d'une histoire lente et contemplative qui a adopté le rythme du temps indien. Proche du documentaire, avec nombre d'acteurs amateurs, le film ne s'impose pas immédiatement mais son va et vient incessant entre la réserve et sa frontière où sont, comme par hasard, implantés plusieurs magasins vendant de l'alcool (les blancs encaissent et les indiens trinquent) finit par produire une routine fascinante à peine troublée par des événements dramatiques. Son intérêt est aussi dans des regards perçants sur la situation, bien qu'ils ne s'accompagnent pas ou de peu de mots : celui de la vieille indienne et celui d'une petite fille blanche. Si le film semble parfois prendre la pose, son caractère n'a rien de démonstratif et sa voix humaniste, discrète et languide, force le respect.

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le 29 avr. 2018

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