Bouffer son coeur, ça ne paie pas de mine.
Ah Romero, mon cher Romero... si il y a bien un genre que tu maîtrises, c'est bien celui des morts-vivants... ceux qui tirent une mauvaise mine, qui traînent les pattes à la recherche perpétuelle de chairs fraîches et qui hochent la tête à l'odeur du sang.
La transposition du roman World War Z, sortie cette année au cinoche, m'a douloureusement rappelé le n'importe-nawak-apocalyptique du moment, qui devient plus ridicule qu'original.
La nouvelle soupe qu'on veut nous vendre sur les morts mangeurs d'hommes, sous différentes formes possibles, fait perdre le charme d'un genre forgé par des cinéastes comme Romero.
Land of the Dead, que je suis loin de vouloir idolâtrer, part d'un postulat extrêmement simple. La vie extrême de quelques niches de survivants, et avec ça toute la clique de personnages vus et revus.
Entre le mec passe-partout propre sur lui, le tireur d'élite, la prostituée et les kaïras à la mords-moi-le-noeud.
On notera une allusion aux tours du World Trade Center. Elle s'illustre par le biais de l'éternel quiproquos de l'homme qui veut dominer l'homme, produisant au fil du temps, et quel que soit le contexte, les mêmes erreurs.
Ce qu'il y a de déconcertant dans Land of the Dead, c'est ce concept des zombies qui ont une conscience.
Putain, tu fais une fusion entre Big Daddy et un mort-vivant de 28 jours plus tard, et tu obtiens un sacré monstre.
Force est de constater qu'il y a donc, et ci et là, de petites idées intéressantes pour un univers pourtant cloisonné. Si on excède évidemment le manque d'approfondissement dans plusieurs zones... le cinéma d'horreur ayant tendance à faire défiler l'ensemble à grande vitesse. Le film passe à côté d'instants clés, et laisse des passages sans intérêt...
Bon, je n'ai pas encore parlé du style esthétique des images et de l'ambiance établie ; pas de quoi se pisser dessus, ce n'est pas très angoissant, mais la dose de gore n'est pas mise de côté. Attention à ne pas dégueuler.
Bref, le principal est que George Romero n'a rien perdu de son mordant. Grrr !