La terra dei figli de Claudio Cupellini, réalisateur du magnifique Alaska, est globalement sinistre, à l'image d'un univers post-apocalyptique qu'exploitent depuis longtemps, avec plus ou moins d'originalité, littérature et cinéma. Ici, comme souvent, l'homme est devenu un chacal pour l'homme (loup serait trop doux) et survivre ne signifie pas seulement chercher sa pitance sur une planète dévastée. Que le film ne nous explique que peu les raisons de cet effondrement du monde n'a aucune importance puisque ce n'est pas le sujet. Mais ce qui est bien avec le genre, c'est que tout est susceptible d'arriver, à commencer par le pire, et que, de ce côté-là, La terra dei figli ne déçoit pas, dans son lent mais dense développement vers l'aurore d'une nouvelle vie, à moins que ce ne cela soit le crépuscule. Il y a une certaine beauté dans la quête du fils, dans un geste synonyme d'apprentissage mais surtout de transmission, seule consolation dans un environnement lugubre qui n'est qu'une hypothèse mais plutôt crédible du futur de l'humanité, pauvre d'elle. Dans ce film minimaliste, l'émotion est rare, évidemment, et ne peut qu'apparaitre sur la fin. Ou pas. A souligner les belles interprétations de Leon de la Vallée et de Maria Roveran, ainsi que Valeria Golino dans un petit rôle néanmoins très marquant.