A la sortie du premier épisode, certains se font empressés de déclarer avec une chauvine ferveur qu'il s'agissait du nouveau "James Bond" français. Cette suite leur rend hommage avec sa réalisation 'façon Quantum of Solace', en oubliant de fournir le sac à vomi à l'entrée de la salle.
Parce que si le premier volet était mis en scène avec une certaine efficacité, c'est d'autant plus dommage de voir sa suite se perdre dans des montages épileptiques, avec cadrages de traviole, shaky-cam maladif et sur-abus du zoom.
Après un premier Largo Winch que je n'hésite pas à qualifier de très bon, Jerôme Salle remet donc le couvert et signe une séquelle au moins aussi ambitieuse, mais sensiblement moins romanesque et inspirée. Le passé de Largo est connu, il est à la tête de sa multi-nationale et toute la phase de mise en place et découverte qui contribuait au sel du premier opus n'a plus sa place ici. On renforce un peu les enjeux en impliquant plus intimement le personnage mais la trame est beaucoup moins solide, moins dense aussi, avec quelques longueurs, et peine à surprendre.
Tomer Sisley toujours aussi cool, insolent et charmeur mais on ne lui laisse pas beaucoup d'occasions de s'exprimer entre les péripéties qui font prendre au film une orientation 'action dramatique' assez éloignée des magouilles et complots financiers du premier. Sharon stone se contente d'un personnage vaguement excentrique mais un peu inspide et nous refait une interprétation poussive de Basic Instinct en version Cougar, qui ne fait ni chaud ni froid à ses interlocuteurs. C'est moche de vieillir.
L'ensemble est plutôt sympa, clairement dispensable, mais je reste client pour un hypothétique troisième.