Le mauvais cynique
Il moque l'hypocrisie d'une société ou le comportement "des gens", ces salauds pas très nets et de fait bien pratiques. Il le fait avec facilité, détachement et plaisir manifeste, parce que ce qu'il aime avant tout c'est ricaner, rabaisser l'autre en affichant un petit sourire qu'il croit élégant et qui n'est que petit. Le mauvais cynique c'est par exemple Yann Barthès.
Le bon cynique
Il montre l'hypocrisie d'une société qui voudrait cacher la bassesse, la mesquinerie, la malhonnêteté et la méchanceté, mais ne s'en réjouit pas. Quand il en rit de cette humanité pathétique et complexe, il la prend plutôt en pitié et ne s'en exclue pas. L'humour est son exutoire, sa "politesse du désespoir". Le bon cynique c'est par exemple Mario Monicelli. Et la comédie italienne en général.
Des larmes de joie
Rome se reconstruit après la seconde guerre et fête la Saint-Sylvestre avec ses insoucieux bourgeois, ses aristos et ses riches touristes, mais aussi et surtout avec son peuple joyeux à l'excès qui balance tout par la fenêtre (au sens propre), et ses perdants, qui veulent aussi profiter de la fête pour sortir de leur solitude ou vraiment en faire profit.
Trois losers partent à la dérive dans de savoureux quiproquos : Anna Magnani et Toto incarnent deux acteurs inconnus et sur le déclin, embarqués plus ou moins malgré eux dans les menus larcins d'un apprenti mafieux. De ce périple nocturne dans une Rome tantôt grouillante tantôt déserte mais toujours belle, on peut rire ou pleurer, pleurer de rire ou simplement cueillir la joie comme une fine fleur qui déborde des larmes.