Pour son premier long-métrage, Shane Atkinson a choisi d'aller s'aventurer sur les plates-bandes des frères Coen pour un résultat qui rappelle, sans jamais les égaler, Fargo ou encore Blood Simple. Toute l'iconographie des deux génies responsables de No Country for Old Men est là : un bled paumé, une ambiance qui alterne légèreté et gravité, une belle bande de paumés pour protagonistes et une intrigue qui s'enrichit au fur et à mesure que l'on avance, bref, c'était une gageure de rendre un tel hommage sans tomber dans le plagiat le plus informe. Parce que là est le talent d'Atkinson : on a beau être en terrain connu, il fut impossible pour moi de ne pas prendre du plaisir pendant le visionnage de LaRoy qui te chope dès la première scène pleine d'ironie et carrément inquiétante (Dylan Baker, excellent de froideur) pour ne plus te lâcher jusqu'au dernier plan assez émouvant (John Magaro, parfait en loser ultime). L'enquête de nos deux protagonistes sait distiller son suspense sur la durée sans pour autant qu'on ait hâte que ça se finisse tant les personnages sont sympathiques à l'image de Steve Zahn (qui ne vieillit pas façon Paul Rudd) et d'un humour franchement jouissif qui a parfaitement marché sur ma personne. Bref, Shane Atkinson est peut-être un peu trop respectueux de ses aînés pour nous offrir un film complètement singulier, n'en reste pas moins que LaRoy est une réussite qui laisse espérer du très bon pour la suite de la carrière de son réalisateur!!