Dans le gigantesque monde du foot brésilien, des milliers de joueurs se disputent une place au soleil, et pour une curieuse raison, ils tournent tous autour de 14 noms... Y a eu Ronaldo qui a explosé à la face du monde, à la faveur d’un but d’anthologie contre Saint-Jacques-de-Compostelle sous les couleurs du Barca, un but qui par son mélange parfait de puissance et de technique, transcende les styles, les écoles, annonçant même les pires excès des jeux vidéo de foot, fut selon moi la première manifestation de ce que l’on appelle le foot moderne. Il y eut par la suite, l’arrêt Bossman et les mecs qui plantent 50 buts par saison, sans blessure (Messi et Cristiano... Ronaldo).
Toujours est-il que le Brésil, très productif en jeunes footballeurs de talent, a fait émerger une tripotée de Ronaldo. La formidable Ronaldo de Assis Moreira, qui pour ne pas être confondu avec Ronaldo de Nazario de Lima, fut appelé “Ronaldinho”. Qui veut dire “petit Ronaldo”. Tout comme il y a eu Juninho, Fabinho, Robinho, Jairzinho ou encore Coutinho.... Affublés de cette terminaison afin d’éviter la confusion avec des types paradoxalement moins connus qu’eux.
De la même façon, Fargo des frères Coen, est un film qui a fait école, en modernisant avec talent le genre du "film noir" propre à l’Hollywood des années 50. Les Coen, ont revigoré les crimes crapuleux en les transplants dans des bleds isolés américains, où les personnages médiocres veulent supprimer leurs femmes neurasthéniques ou infidèles, pour toucher des pactoles. Fargo fut décliné avec série, et fut souvent copié (un plan simple, comancheria, 3 billboards, U-Turn... ) A moins que cela ne soit Last seduction ou Red Rock West, réalisés 2 ans avant Fargo qui aient lancé la mode...
2024, Shane Atkinson fait son Farginho et place l’action de son film à Laroy, un bled texan, où les flics ne sont pas des lumières, les détectives des débiles légers. Un tueur à gages Harry (Dylan Baker) se fait prendre son contrat par accident, par un mari suicidaire Ray (John Mangaro).
Notons que la ressemblance avec Fargo est accentuée par la vague ressemblance de Dylan Baker avec Steve Buscemi. Baker (Buscinho donc ?) jouant à la perfection les rôles troubles (dans Happiness déjà), à l’aise dans le rôle du psychopathe dissimulé sous la peau de l’homme ordinaire. Mentions également pour le cabotin Steve Zahn, détective imbécile aux méthodes expéditives (la fameuse scène d’interrogatoire), et la crédible Megan Steveson, en ancienne miss beauté névrosée dans ce trou paumé, qui se berce d’illusions en regardant son lointain et médiocre quart d’heure de gloire.
Bien sûr, le résultat d’ensemble n’est pas aussi fin que peut l’être un film des frères Coen de cette époque. On peut regretter un ensemble un peu trop caricatural (le frère de Ray), mais c’est heureusement contrebalancé par l’agréable sensation de tomber sur un film des années 90 de John Dahl qui nous aurait échappé. Content de voir Brad Leland dans un rôle de concessionnaire auto trouble.
Laroy à le mérite d’échapper aux obsessions de l’époque, et c’est assez rafraîchissant de voir un film qui se concentre sur son sujet en respectant les codes du genre, et ne profite pas de l’occasion pour faire un rappel à l’ordre sur un sujet à la mode.
Mine de rien, c’est de plus en plus rare, et pousse à l’indulgence. Pas le film de l'année, mais pas le pire polar texans que vous verrez cette année.