LaRoy
6.6
LaRoy

Film de Shane Atkinson (2023)

Dans le gigantesque monde du foot brésilien, des milliers de joueurs se disputent une place au soleil, et pour une curieuse raison, ils tournent tous autour de 14 noms... Y a eu Ronaldo qui a explosé à la face du monde, à la faveur d’un but d’anthologie contre Saint-Jacques-de-Compostelle sous les couleurs du Barca, un but qui par son mélange parfait de puissance et de technique, transcende les styles, les écoles, annonçant même les pires excès des jeux vidéo de foot, fut selon moi la première manifestation de ce que l’on appelle le foot moderne. Il y eut par la suite, l’arrêt Bossman et les mecs qui plantent 50 buts par saison, sans blessure (Messi et Cristiano... Ronaldo).

Toujours est-il que le Brésil, très productif en jeunes footballeurs de talent, a fait émerger une tripotée de Ronaldo. La formidable Ronaldo de Assis Moreira, qui pour ne pas être confondu avec Ronaldo de Nazario de Lima, fut appelé “Ronaldinho”. Qui veut dire “petit Ronaldo”. Tout comme il y a eu Juninho, Fabinho, Robinho, Jairzinho ou encore Coutinho.... Affublés de cette terminaison afin d’éviter la confusion avec des types paradoxalement moins connus qu’eux.

De la même façon, Fargo des frères Coen, est un film qui a fait école, en modernisant avec talent le genre du "film noir" propre à l’Hollywood des années 50. Les Coen, ont revigoré les crimes crapuleux en les transplants dans des bleds isolés américains, où les personnages médiocres veulent supprimer leurs femmes neurasthéniques ou infidèles, pour toucher des pactoles. Fargo fut décliné avec série, et fut souvent copié (un plan simple, comancheria, 3 billboards, U-Turn... ) A moins que cela ne soit Last seduction ou Red Rock West, réalisés 2 ans avant Fargo qui aient lancé la mode...

2024, Shane Atkinson fait son Farginho et place l’action de son film à Laroy, un bled texan, où les flics ne sont pas des lumières, les détectives des débiles légers. Un tueur à gages Harry (Dylan Baker) se fait prendre son contrat par accident, par un mari suicidaire Ray (John Mangaro).

Notons que la ressemblance avec Fargo est accentuée par la vague ressemblance de Dylan Baker avec Steve Buscemi. Baker (Buscinho donc ?) jouant à la perfection les rôles troubles (dans Happiness déjà), à l’aise dans le rôle du psychopathe dissimulé sous la peau de l’homme ordinaire. Mentions également pour le cabotin Steve Zahn, détective imbécile aux méthodes expéditives (la fameuse scène d’interrogatoire), et la crédible Megan Steveson, en ancienne miss beauté névrosée dans ce trou paumé, qui se berce d’illusions en regardant son lointain et médiocre quart d’heure de gloire.

Bien sûr, le résultat d’ensemble n’est pas aussi fin que peut l’être un film des frères Coen de cette époque. On peut regretter un ensemble un peu trop caricatural (le frère de Ray), mais c’est heureusement contrebalancé par l’agréable sensation de tomber sur un film des années 90 de John Dahl qui nous aurait échappé. Content de voir Brad Leland dans un rôle de concessionnaire auto trouble.

Laroy à le mérite d’échapper aux obsessions de l’époque, et c’est assez rafraîchissant de voir un film qui se concentre sur son sujet en respectant les codes du genre, et ne profite pas de l’occasion pour faire un rappel à l’ordre sur un sujet à la mode.

Mine de rien, c’est de plus en plus rare, et pousse à l’indulgence. Pas le film de l'année, mais pas le pire polar texans que vous verrez cette année.

Negreanu
7
Écrit par

Créée

le 15 déc. 2024

Critique lue 18 fois

2 j'aime

3 commentaires

Negreanu

Écrit par

Critique lue 18 fois

2
3

D'autres avis sur LaRoy

LaRoy
Plume231
6

No Country for Losers!

Pour son premier long-métrage, Shane Atkinson choisit, comme principale source d'influence bien évidente, le cinéma des frères Coen et, en particulier, Fargo. Même choix du nom d'une ville comme...

le 20 avr. 2024

16 j'aime

3

LaRoy
Electron
7

Sa reine de beauté

Si le film montre une belle galerie de personnages, le titre est judicieux puisqu’en montrant ses habitants s’agiter, le réalisateur Shane Atkinson réalise un portrait saisissant de LaRoy, patelin...

le 21 avr. 2024

13 j'aime

26

LaRoy
Aude_L
9

Royal !

Deux gars qui ne se connaissent pas, dans une voiture, au milieu de nulle part dans la nuit noire, qui se toisent du regard pour savoir lequel des deux descendra l'autre avant que le moteur...

le 18 sept. 2023

11 j'aime

Du même critique

The White Lotus
Negreanu
7

The tanned

Saison 1 :Voilà une série qui n'a pas fait grand bruit à sa sortie et qui est pourtant riche d'une écriture assez unique. En cette période de disette, où toutes les séries sont standardisées,...

le 14 déc. 2022

37 j'aime

3

The Outsider
Negreanu
4

Et si The Outsider était la nouvelle arme des américains pour faire chier nos jeunes ?

Un meurtre d'enfant aussi sauvage que sordide, des preuves accablantes qui incriminent contre toute attente un citoyen respectable d'une paisible bourgade (elles le sont toutes là plupart du temps...

le 10 mars 2020

29 j'aime

6

X
Negreanu
3

Seniorrible

Regardons de plus près les similitudes entre les deux grandes sensations horrifiques de l'année :- Barbare de Zach Cregger. Pendant 30 minutes, c'est pas mal, les 40' suivantes baissent en gamme...

le 3 nov. 2022

28 j'aime

7