Incroyable le soft power américain dans les années 80-90. C'est presque lui qui m'a donné mes premiers rêves par le biais de ses dessins animés, séries ou films. Je me souviens assez bien d'avoir eu comme premier rêve de voyage dès mes 7 ans de partir vivre dans ce pays.
La vie que l'on pouvait voir à travers nos écrans à tubes cathodiques me faisait salement planer.
J'ai pris de l'âge, et l'ère Bush post-11 septembre, ainsi que l'histoire du massacre des Indiens, m'ont fait comprendre au milieu de mon adolescence, dans les années 2000, qu'on était bien loin de ce que beaucoup ont appelé "le rêve américain".
C'est au début de l'âge adulte, en 2009, que je vais découvrir la vision de Terry Gilliam, qui va s'inspirer du travail du célèbre Dr Hunter S. Thompson.
Début des années 70, me voilà devant une décapotable avec deux bougres qui veulent couvrir un évènement sportif, "Les 400 miles de Las Vegas". Lunettes de soleil, chaleur écrasante, chemisette de rigueur. Je suis jeune encore et il n'y a que la douce torpeur dans laquelle me plonge mon pétard qui m'aide à tenir le choc face à la préparation de ce voyage.
Mes guides ? Un journaliste qui répond au nom de Raoul Duke et son avocat, le Dr Gonzo... Ils sont beaucoup trop agités et incohérents dans leurs propos pour m'accorder la moindre importance. Je pense que ma présence ne sera pas un problème pour eux, tant que je peux suivre le mouvement...
"En route", me lancera Raoul Duke avant de mettre le contact et de rouler en direction du Nevada...
1h58 plus tard (durée de la version longue)
La porte se claque et Raoul Duke file à vive allure dans les rues de Los Angeles...
Quel périple... Suivre ces deux énergumènes n'a pas été facile à tous les instants. Les substances, l'incohérence face à ce "monde" qui nous entoure, la paranoïa... Et pourtant... Dans la spirale de cette folie, je n'ai vu qu'une grande lucidité... Une critique acide sur ce nouveau monde hanté par les fantômes de la dernière grande guerre et ses promesses de renouveau, et la désillusion qui va avec.
J'ajuste ma casquette et je fouille dans ma poche... Encore un peu d'herbe... Assez pour finir la journée et me remettre de mes émotions.
Je suis sûr d'une chose... Ce que je viens de vivre là... Je ne le revivrai plus jamais...
Si vous vous posez la question, je n'aurai qu'une dernière chose à vous dire.
"Buy the ticket, take the ride"