Une créature mythologique, une jaquette attrayante, en somme de quoi attirer le badaud, que l'oeuvre soit bonne ou non. Que nous réserve ce direct-to-dvd tout droit sorti de l'usine à téléfilms qu'est le Canada et financé par Syfy Channel ?
Beaver Mills, un petit village de l'Alaska, s'apprête à fêter le solstice d'hiver. Sorti des glaces de l'Antarctique, la Vouivre (ou Wyvern, d'où le titre en VO), un gigantesque dragon mythologique, compte bien faire la fête à sa manière, dévorant les villageois avec un appétit insatiable. En attendant les renforts, ils seront menés par Jake (Nick Chinlund), un camioneur, et tenteront de tenir un siège contre la bête, ainsi que de se débarrasser d'elle et de ses oeufs.
Dés le début, on se demande ce que peut bien à voir le film avec la jaquette du DVD. Où sont les flammes qu'est censé cracher le dragon ? Où est la demoiselle avec des gros flingues ? Où sont les grattes-ciel ? Un goût amer d'entubage nous prend, mais soit, laissons une chance à cette petite production, vu que le film est lancé.
Visuellement, on nage en plein téléfilm regorgeant de verdure canadienne comme la plupart des métrages de cet acabit (cela dit pour une fois le contexte colle avec le visuel, puisque l'histoire se passe en Alaska), mais sans qu'on sache trop pourquoi, on se laisse gentiment porter par l'histoire, ne voyant pas le temps filer. Le point primordial n'est pas loupé, notre dragon étant très bien modélisé et texturé, et en règle générale bien incrusté, ce qui méritait quand même d'être souligné.
Pour le reste c'est du basique, un héros qui se reproche la mort de son petit frère, une héroïne avec laquelle il veut fricoter, un type qui se sacrifie pour sauver les autres, un colonel illuminé (feu Don S. Davis, le général chauve de Stargate SG1, et l'un des ambassadeurs du direct-to-dvd), un vieux trappeur (Barry Corbin, le général de WarGames), bref rien de bien original.
On sourira néanmoins de temps en temps, grâce à certaines petites choses comme l'explication du trappeur qui met le réveil de la Vouivre sur le compte de la fonte des glaces, ou encore la squaw shérif adjointe obèse se faisant dégommer bien comme il faut, et autres joyeusetés gores, mais pas trop.
Bref, Last Dragon est une petite production relativement sympathique, mais qui pêche par manque d'audace, ne réservant aucune surprises ou rebondissements, et souffrant d'une fin bien trop rapidement expédiée. Dommage, car un peu plus d'humour, de frissons et de gore aurait pu aider à rendre l'oeuvre bien plus mémorable.
Pour conclure, les ados ou personnes cherchant à combler leur soirée avec un petit téléfilm sans prétentions et sans prises de tête auront ici ce qu'ils recherchent. Les plus exigeants resteront en revanche sur leur faim, l'oeuvre ne dépassant pas le niveau de ce que l'on a l'habitude de voir sur la TNT.
Mention spéciale pour Don S. Davis, amusant dans son rôle, et qui bien qu'il ne fût jamais une grosse tête d'affiche, était une valeur ajoutée considérable au genre, et que l'on avait toujours plaisir à retrouver. A noter également que le métrage lui est dédié, et qu'un point supplémentaire lui a été accordé pour atteindre la moyenne. Adieu Don !