There's a world difference between being alone and being lonely
Cette histoire tragico-comique est simple : Kenji est un japonais vivant en Thaïlande et qui croise la route de Noi, une prostituée locale.
Ces deux contraires entourés de solitude et de désespoir noueront une relation se rapprochant vaguement d'une quête vers l'équilibre.
Les personnages ne parlant pas la même langue, Pen-ek Ratanaruang mise d'abord sur l'ambiance et les images.
Le rythme est lent, les personnages sont mortifères, le propos est laconique, la musique qui se confond tout le long avec le bruit des vagues nous plonge dans un état de torpeur à la limite de la rêverie. Dailleurs, le scénario ne cherche jamais vraiment à nous mener quelquepart laissant finalement place à l'imagination.
Chaque image semble travaillée à l'extrême : On peut faire pause à tout moment et l'image obtenue pourrait obtenir un prix de la photographie. Les symboles sont omniprésents sans pour autant être lourds.
Tadanobu Asano est... comme à son habitude, parfait. Sa performance dans la retenue contraste avec la mélancolie angoissée de Sinitta Boonyasa. Elle même hypnotisante, pas vraiment/seulement pour sa beauté mais plutôt pour son naturel bluffant.
A noter la présence de Takashi Miike dans une scène totalement facultative à mon goût.
J'ai reçu ce film comme une évidence, j'ai rarement ressenti une telle justesse dans un œuvre cinématographique. Je ne peux pas imaginer une romance dans un film plus sincère et plus subtile.
Sentiment non-rationnel ou pas, je suis persuadé qu'il faut le voir deux ou trois fois pour intégrer toutes les nuances de cette histoire si simple en apparence.
« Last life in the universe » est, pour moi, une véritable oeuvre d'art dans le sens où son visionnage est une experience personnelle basée sur le ressenti, les sentiments profonds de chacun. Ethereal.
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