"(encore un) Jeu de pistes entre hier et aujourd'hui.
(encore) La Blonde et La Brune..."
Comme dirait l'autre, c'est "pas une critique", juste une série de remarques très diverses que je te dirais si on voyait le film ensemble (en résumé, je suis fan d'Ed Wright mais ai trouvé ce film ennuyeux&assez prévisible même si parfois beau; je le reverrai):
✘___________ A trop aimer, on peut être déçu par la réalité.
L'héroïne, folle des années 60, me rappelle le héros du 'Minuit à Paris' de Woody Allen avec ses voyages, certes plus volontaires, dans une (différente) période qu'il adore et vénère aussi .
(il parait que des Japonais sont très déçus quand ils visitent enfin Paris pour la première fois: qu'ils ne connaissent que par des films et photos au 'vision emphatique, traditionnelle et naïve, qui ne montre que le bon côté des choses'...)
"I know What You Did... " dit Ellie
(last Summer?? ^^ genre 'Souviens-toi... les Yéyés derniers'?)
dit l'épatante Thomasin McKenzie (très juste et bien choisie) à mon Terence Stamp (casting malicieux puisque entre autres, amoureux de l'ancien Londres).
Je suis ravi de voir que Terence Stamp n'est pas tricard et annulé en dépit de ses blagues sorties de leur contexte qui lui avaient valu un traitement à la J.K. Rowling...il avait plaisanté sur un truc du genre:
_'de nos jours, si tu parles qu'Anglais, tu peux à peine t'en sortir à Londres'/
"and now you can barely get by speaking our own language."
"E.T." l'extra-terrestre:
✘___________ Ellie est une fille de province et campagne rêvant de réussir à la capitale
Elle est moquée comme l'est le gentil naïf passionné dans 'Le Schpountz'.
Elle est aussi gentille et aussi déboussolés que 'E.T' si dépaysé sur une lointaine planète ;
nom dont elle s'affuble un court instant dés le début dans son miroir quand elle joue comme une enfant se cherchant un nom de scène et de star, ici de Designer de robe: "Ellie Turner, E.T" (joignant le doigt pointé).
Elle se fait des films et rêve éveillés en dansant avec son mannequin, comme Rupert Pupkin/De Niro s'en fait dans justement 'La Valse des pantins', en s'imaginant déjà arrivé à Londres et se présentant à des journalistes.
Le seul ami de notre Schounptzezette se révèlera d'ailleurs avoir le sourire de Fernandel...il le dévoile à la perspective qu'elle lui donne de passer la nuit avec lui pour échapper à ses cauchemars éveillés.
Ce Michael Ajao est d'ailleurs bien plus crédible que le pourtant plus expérimenté Matt Smith et ses pathétiques déhanchements sur piste tentant d'imiter John Travolta dans 'Pulp Fiction',
et quand il devient méchant, il penche la tête et tente le regard de Robert Patrick dans Terminator:
"Je ne veux pas aller dormir" dit Sandie à Michael Ajao comme si dans un n-ième 'les Griffes de la Nuit'.)
Et il est très content, et on le comprend...
✘___________ Comme le personnage dans 'Shutter Island' elle a des crises psychotiques plus ou moins grave, qu'elle a maitrisées quand on la découvre: elle voit sa mère morte de moins en moins dans les miroirs.
✘___________ Ravi d'entendre Petula Clark dont je venais de voir un très bon concert sur la chaine Melody et j'en commençais justement une liste de mes morceaux enfin découverts.
La BO est d'ailleurs très riche.
En mini détail, j'aime comment des battements de cils et paupières dans un miroir par Sandie/Alex sont synchrones avec la musique. Comme le doigt de Terence Stamp dans le Pub sur la musique 'Héloise' et comme le doigt de Kevin Spacey dans 'Baby Driver' synchrone avec le 'ping' de l'ascenseur qui arrive.
✘___________ En autre mini détail, je ne crois pas qu'un rescapé des années 60 que joue Terence Stamp aimerait autant cette bière actuelle 1664 (même si je ne suis pas expert...):
"give me a Pint of numbers" (traduit par "une belle 16").
En autre mini mini détail n'aidant pas trop à rentrer dans le film, je ne pense pas qu'elle dormirait en Angleterre, à Londres, qu'avec un seul drap sur elle...
(lors de sa première scène de sommeil où elle se recouvre d'un drap qui devient tunnel etc.)
✘___________ Certains trouvent que ce film est un grand "hommage aux années 60", si ça l'est, c'est à double tranchant: un baiser et une claque (misandre?).
Tous les hommes y sont des pervers et violeurs sauf le policier.
De nos jours à Londres, le 1er homme qu'elle croise, le chauffeur de taxi, est un pervers qui lui parle de ses jambes et l'espionne,
un 2e au Pub veut l'enculer (un des copains de sa coloc drague avec: "ma bite vient de mourir, je peux l'enterrer dans ton cul?"(sic));
puis un 3e lui arrache son casque quand elle est en pyjama et suggère avec des gestes obscènes qu'elle suce l'autre coloc.
...qui se révèle le seul soi-disant gentil autour d'elle.
✘___________ Association d'idée:
pire ce gentil, lui dira le assez honteux, "je sais ce que c'est le sentiment de n'être pas à sa place"/"feeling you don't belong"...le sort des femmes semble donc rapproché et assimilé au sort des noirs?
Les femmes agressées et harcelées, assassinées quasi tous les jours, est il comparable/rapprochable du traitement des jeunes noirs? (même par association d'idée?)
"Everyman's dream blonde":
✘_______________ Comme c'est original...
Les gentils étaient des méchants,
et des méchants étaient des gentils.
Le tout saupoudré de quelques jumspcares et classique faux réveils de sommeils et rêves.
Sans parler des lieux communs sur la blondeur (une fois blonde, les figurants se retournent sur elle dans la rue etc. un film qui rappelle un peu la première publicité pour putes que lit Ellie sur la cabine de téléphone: "Everyman's dream blonde 0770090452")
Sans parler du n-ième 'Halloween dans un film où son ami noir se fait une face blanche et lui dit
"I am a Ghost"
alors qu'elle est justement (arf arf) poursuivie par des "fantômes".
... qui d'ailleurs la poussent même à presque enfoncer des ciseaux dans l'orbite d'une camarade de classe sans apparemment aucune conséquence disciplinaire (genre "laissons faire, c'est sans doute juste un S.O.S d'une psychotique?");
alors que ça se passe devant témoins à la bibliothèque;
comme dans "S.O.S ...fantômes/Ghostbusters" (hommage à Ivan Reitman?).
✘__________ ...et en autre mini mini contre-sens: elle demande à son amant d'un soir d'être "hyper discret"...elle ne veut pas dormir...elle n'a pas le droit de le ramener dans son gite...mais à peine franchie la porte, elle explose l'interrupteur pour tout éclairer...il est même contre le mur de sa logeuse qui ne veut pas de visite de garçon le soir. Etonnant que personne ne dise à Wright que toute cette lumière n'est pas logique et discret.
✘___________ La scène avec la femme marionnette sur scène me rappelle celle dans 'Chicago' de Rob Marshall où la scène est bien meilleure; j'avais aimé cette bonne idée visuelle #la femme manipulée etc.
✘___________ trop de placements de produits: Coca Cola, le casque de musique, Kleenex, Jaegermaster, 1664, Kronenbourg etc. je les répète donc je suis bête aussi.
Mais ça m'amuse qu'on faisait le reproche à des réalisateurs de venir de la pub (Beinex, Russell Mulcahy etc.) maintenant, certains en font directement, mais les critiques ne les assassinent pas autant que des "anciens de la pub" (qui parfois n'en faisaient au moins pas dans leur film).
Je découvre aussi une couturière Française: "Bouchra Jarrar"? que la coloc d'Ellie aimait "jusqu'à ce qu'elle vende son âme à Lanvin"??
Cette Jocasta/Kylie (Synnøve Karlsen hélas banale aux côtés d'Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie; et son personnage le sait...),
dira aussi des phrases qui deviennent clé quand on connait la fin, à son amie prudente:
"...c'est ton toi du futur qui parle...on l'emmerde ...il faut vivre le moment qui se présente"
✘______________ Quand je le revois, je remarque que cette Jocasta, la jalouse, lit un vrai livre appelé 'Spellbound' par Jane Green??
Internet m'apprend que c'est de la littérature dite de filles ("adult-fiction, chick-lit": case à prendre avec des pincettes car certains sont très bons):
_où "Son personnage est aussi une "Alice" qui a épousé un riche camarade de classe
elle ne travaille plus, vit dans le luxe, renouvelle sa couleur toutes les 6 semaines,
déjeune avec ses amies de haute société, et porte la dernière mode
Mais son mari n'est pas celui qu'il prétend et la trompe..."
Ce qui rappelle le 'Spellbound'/La Maison du docteur Edwardes de Hitchcock où:
-"Constance, médecin dans un asile d'aliénés, tombe amoureuse d'un malade mental qui se fait passer pour Docteur. Quand il prend conscience de son amnésie, il croit avoir tué le véritable docteur et s'enfuit de la clinique. Constance le retrouve et le cache chez son vieux professeur qui va analyser les rêves du malade".
✘___________ La concurrence et hiérarchie des mémoires?
_à la toute fin du dernier générique: on lit "à la mémoire de Margaret Nolan", (encore en vie pour SC).
Je découvre sur le net qu'elle est Bond Girl dans 'Goldfinger' et la reconnais: c'est la tenancière du Pub mais lors de la fête d'Halloween, qui lui fait "non non" du doigt et la tête...sur le 'Happy House' des Siouxie que j'étais si content d'entendre à nouveau).
_au début du premier générique, on lit "à Diana" (ma Diana Rigg morte)
Mais qui décide si et comment c'est mentionné à l'écran? ...un "à Diana et Margaret" dés le début aurait été tout aussi bien? Pour un film féministe...
(est il d'ailleurs si féministe que cela? ...car finalement ces bonshommes libidineux violeurs, semblent finalement présentées par l'auteur comme des victimes qui réclament de l'aide? "heeelp meee"...
présentés comme ayant été piégés, attirés et tués par une araignée humaine...qui les met en cocons dans les murs de son antre...
l'odeur sans doute toute couverte par l'aïl Français (merci Titiro chez Plume)...
ces hommes sont tombés sur une vraie Landru-e).
✘___________ je suis déçu car si je n'adore pas et ne connais pas les années 60 comme elle, j'adore en revanche autant Edgar Wright qu'elle aime les années 60.
Depuis la série 'Spaced' que je découvrais en direct à sa sortie (donc que j'ai aimée de manière objective sans connaître son équipe&succès; elle est variée et expérimentait des styles visuels à chaque épisode).
J'ai vu Hot Fuzz en avant-première où son équipe nous offrait un dvd de Shaun of the dead.
J'ai trouvé Pilgrim et Baby Driver passionnément travaillés et plein de milliers de détails excitant l'oeil.
J'ai d'abord eu du mal avec le Pub du bout du monde mais je le revois et l'aime mieux.
J'espère que ce Soho sera pareil et me plaira mieux aux prochains visionnages: mais son budget très élevé, son réalisateur désormais très expérimenté, me faisaient attendre mieux;
je n'aime pas ses facilités et lieux communs scénaristiques (jumpscares, volume sonore soudain fort etc.)
Même si tout ça est est dans un siiiiiiiiiii "bel écrin" comme je l'ai lu.
Je trouve alors par exemple injuste le massacre que se prennent alors de plus petits films tentant des trucs mais échouant parfois.
Je me demande si une critique ne devrait parfois pas être aussi proportionnée au budget et ancienneté du réalisateur.
Par exemple, en proportion je trouve le récents 'Bad Dreams' d'un Anthony Scott Mr Burns
voire Censor d'un(e) Prano Bailey-JamesBond , bien plus satisfaisants même si avec défauts.
J'aime les miroirs et utilisation dans les films:
Je m'esbaudissais récemment, pour le plus grand je m'en foutisme de tous,
de l'utilisation des miroirs par Coppola dans le si riche 'Parrain III'.
✘___________ ici encore un film qui fait allusion aux miroirs d'Orson Welles...(même la fin de 'Skyscraper' de Rawson Marshall Teuber le faisait).
ça me rappelle l'expression de "miroir aux alouettes" ( à propos d'idée séduisante mais trompeuse : poudre aux yeux:
à l'origine, c'est justement une technique de chasse (de vrais miroir pour tromper et capturer les oiseaux/birds);
ici aussi il y a une chasse aux femmes (birds en anglais) par les maquereaux guru esclavagistes.
Comme dans un sketch de Sophie Daumier (une stand-uper des années 60 et 70 aux sketchs parfois écrits par Jean-Loup Dabadie) qui appelle dans l'un aussi au téléphone sa grand mère comme Sandie ici appelle la sienne,
et Daumier disait aussi qu'un joli gentil garçon l'a fait chanter dans un micro (mais ce sera pas un micro)
et seule cette délirante naïve ne sait pas encore que ce garçon est un maquereau (au contraire de nous).
C'est aussi le tout début de la série The Deuce).
"Dans une certaine imagerie populaire africaine, Paris ne représente pas moins que le paradis terrestre ; le lieu de concrétisation de toutes les idées de bonheur. C’est la panacée de la misère. Que de rêves pourtant se sont brisés contre ce miroir aux alouettes !"
(autre exemple adéquat d'un Jean-Marie Mollo Olinga? trouvé sur wiki)
ON TRAVERSE LE MIROIR:
Une très bonne scène se passe devant une vitrine de magasin ("j'ai besoin d'une nouvelle robe" dit Alex/Sandie du passé, robe que Ellie semble faire de nos jours?)
où le couple élève&pygmalion (qui deviendra pute&mac), se reflète dans la vitre
avec la tiers héroïne, observatrice d'abord ravie puis impuissante,
dont on voit le reflet aussi;
puis la caméra recule sur la rue qui se révèle la chambre et son miroir, dans lequel sont alors toute la scène de vitrine et ses reflets...
tout ça fait vite penser à 'Alice Through the Looking Glass', mais ici , Sandie/Alice serait au pays des cauchemars?
Dans plusieurs scènes, elle descend des escaliers et son double est reflété plusieurs fois dans de multiples miroirs décalés: il rappelle le vrai escalier de la maison de couture Chanel qu'on voit notamment dans 'Coco avant Chanel' (elle a commencé comme pute aussi).
✘___________ j'adorais la série 'Father Ted' sur des colocataires aussi mais prêtres irlandais, et je suis ravi d'avoir reconnu l'actrice qui jouait leur bonne: son gag hilarant récurrent était qu'elle ne prenait pas "non" pour une réponse quand elle offrait du thè ou des gâteaux ou à manger...elle harcelait tous les invités jusqu'à ce qu'ils cèdent, disent 'oui' et mangent ^^:
elle disait et parfois les poursuivait: "Go On! go on go on...."
SC me rappelle que cette actrice est l'amusante Pauline McLynn.
Elle est ici la patronne d'Ellie au Pub
(elle ne veut pas qu'elle passe la nuit dans le pub et suggère que ses fantômes seraient gentils car ici, les gens s'amusaient...)
✘___________ en mini détail, j'aime bien le générique de début avec le personnage en robe en ombre chinoise au fond d'un couloir et dans un cadre noir qui me rappelle un peu un détail similaire du générique de la série 'Les Mystère de l'ouest' justement aussi des années 60.
Paroles de la chanson sur leur rencontre:
✘___________ Au début, avant qu'il ne devienne violent et maquereau,
l'amant "est tout" pour Sandie la débutante; il est "ses jours ET nuits"...et ça deviendra vrai littéralement:
ce sont les paroles de la chanson illustrant leur rencontre: "tu es tout mon monde".
Je découvre ce tube de Cilla Black aux apparentes belles paroles à la surface,
mais aux soudain inquiétants violons transperçant comme ceux de Psychose?
"You're my world".