J'aurai adoré passer un bon moment devant Last Night in Soho et son ambiance rétro-british que j'aime beaucoup. Le problème c'est qu'il y a pas grand chose qui marche dans la dernière réalisation d'Edgar Wright ...
Le film passe son temps à courir derrière les références qu'il singe sans jamais parvenir ne serait-ce qu'à s'élever à leurs hauteurs. Esthétiquement c'est loin d'être moche mais ça reprend les lumières des giallos et autres sans en saisir l'utilité. C'est systématiquement ça, Last Night in Soho; un trip nostalgique qui n'a jamais l'intelligence de ses modèles.
La merveilleuse Thomas McKenzie (<3) porte un scénario ridicule, prévisible et ronflant où Anya Taylor-Joy est mise en scène uniquement pour sa beauté et Matt Smith vient faire un coucou et hurler trois répliques en boucles. Les personnages sont bâclés, leurs relations bancales et le twist de fin m'a fait lâcher mon meilleur soupir dans la salle. Ce qui a finit de réduire mes espoirs, c'est le manque de subtilité d'Edgar Wright qui semble obligé de tout expliciter, condamnant de fait toute la partie fantastique du film à une vaste métaphore grossière.
C'est dommage parce que j'ai beaucoup aimé les 30 premières minutes; cette découverte de Londres par une ado et la menace permanente d'être une femme qu'elle découvre. C'était plutôt malin, pas (encore) trop explicite et l'entrée du fantastique marchait bien. Tout n'est pas à jeter non plus (la bande-son est chouette, l'imagerie utilisé autour du miroir pertinente) mais Last Night in Soho est une petite déception de la part d'un réal qui semble s'être perdu dans un genre qu'il ne maîtrise pas.