Ce film, je n’avais pas besoin de connaître l’histoire pour avoir envie de le voir. Tout simplement pour le réalisateur Edgar Wright. Et ce pour de multiples raisons.
C’est un génie de la comédie : Spaced, Shaun of the dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim… Bon, dommage, Last night in Soho est un thriller / film d’horreur.
C’est un grand créatif visuel. Ses films sont souvent imparfaits, mais ils ne ressemblent à aucun autre. Regarder un Edgar Wright, c’est s’assurer de voir un film totalement original sur la forme.
C’est un grand amateur de musique et surtout j’ai rarement vu un réalisateur aussi bien faire coïncider sa mise en scène avec la musique. C’est une écriture complémentaire. Son apogée est Baby driver, qui est magistral sur ce point. Or, l’action se passe dans les années 60 à Londres. Donc musicalement, c’est extrêmement prometteur.
Dans Baby driver, la caméra suit le personnage au rythme de la musique à travers un long traveling, où il passe devant des miroirs. Cette scène, je m’en souviens encore car elle m’avait bien cassé la tête. Et en voyant dans la bande-annonce de Last night in Soho que les miroirs ont un rôle fondamental, j’ai su que, visuellement, on aurait droit à un truc de dingue.
Et au final, mes grandes espérances ont-elles été assouvies ?
Oui, assurément. Visuellement, c’est inédit et diablement intelligent. Plusieurs fois, j’ai envie de faire un retour en arrière pour comprendre ce que je voyais et, accessoirement, comprendre comment il a fait.
Il faut ajouter à ça un casting impeccable. Anya Taylor-Joy assure une présence irréelle, avec des scènes de danse virtuoses (et puis je l’adore tout simplement). Thomasin McKenzie, que je découvre, est impeccable, aussi agaçante que touchante. Sans oublier la malicieuse Diana Rigg. Côté masculin, Matt Smith fait le job, sans plus, et Michael Ajao offre un personnage particulièrement attachant.
Après, il faut s’accrocher car le début un peu poussif, on ne retrouve pas les cuts hyper serrés de Wright (mais c’est bien de le voir éviter le piège de la répétition aka Guy Ritchie) et certaines intentions sont un peu trop appuyées pour un thriller.
Comme dit précédemment, le film n’est pas parfait, mais une fois embarqué dedans, c’est virevoltant.