Une histoire de paranormal horrifique déjà vue des centaines de fois (a minima) mais emballée dans une mise en scène qui s'est un peu creusée les méninges pour donner l'impression de faire quelque chose de différent : d'un côté on a envie de saluer l'effort, de l'autre on constate que la poudre aux yeux ne dure pas très longtemps. En 5 minutes d'introduction la fratrie australienne de réalisateurs pose un cadre qui dessine le contour d'un mockumentary et d'un found footage : on est dans les années 70, et un présentateur de talk-show peine à maintenir à flot son émission dans les années qui ont suivi la mort de sa femme. Il a recours aux pires procédés et ne connaît aucune limite morale pour booster les audiences, et une émission s'est particulièrement mal passée : "Late Night with the Devil" se présente comme une cassette que l'on visionnerait, montrant l'émission en question ainsi que des séquences backstage pour contextualiser les événements.


Manifestement c'est l'argument-massue du film : le soin apporté à rendre une ambiance rétro est tangible immédiatement et c'est quand même très réussi sur ce point. Le grain, les cut, les costumes, les ambiances, tout renvoie aux années 1970, et on navigue entre le devant et le derrière de la scène au moyen d'un petit subterfuge couleur / noir & blanc qui fonctionne bien. On peut lire que certaines images ont été générées par IA en revanche, j'avoue ne pas trop comprendre l'intérêt vue la nature de l'argument présenté ici, sorte de variation sur le thème de Blair Witch.


Après, tout le fond est lié à une soirée d'Halloween à la télé qui tourne mal, voire très mal, avec irruption du surnaturel au travers d'une histoire de fille possédée. Ça commence doucement, avec un médium qui prend cher tout en maintenant le doute (mise en scène ou non ?), puis ça devient lourdingue avec l'ex-magicien sceptique (caricature de zététicien particulièrement désagréable, en un sens un peu réussi) avant de rebasculer dans l'horreur plus classique, hommage très clair à Friedkin et "L'Exorciste". Au-delà du plan technique très abouti, le scénario essaie de renouveler un genre qui peine à innover et ne réussit pas vraiment. C'est plein de longueurs, beaucoup d'incohérences rythment les révélations, mais on peut dire qu'il y a un certain charme dans cette vision de l'occulte très 70s.

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le 23 avr. 2024

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Morrinson

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