L’exercice du “Found footage” restant toujours aussi casse-gueule hormis peut-être “Paranormal activity : Next of kin” (avis perso), les premières images de “Late Night With the Devil” avaient tout pour rebuter le chaland. Mais grâce au talent de l’acteur principal à savoir David Dastmalchian (“Le Dernier voyage du Demeter”), dans la peau de Jack Delroy, un présentateur TV plus vrai que nature ou plutôt faussement naturel, le film est des plus intéressants. À ceci, le duo de réalisateurs Colin et Cameron Cairnes reconstitue minutieusement les coulisses et le plateau de la retransmission d’un Late Show américain des années 70, pour donner une véracité à l’histoire. Tout d’abord, très dénonciateur dans son propos et la façon d’aborder le récit de ce showman numéro 1, qui se voit relégué au rang de second par une émission concurrente, le film va se muer en une compétition sans merci, où seule une extraordinaire histoire pourrait rebattre les cartes de l’audimat. Et d’extraordinaire histoire, il en sera question, lorsque sous les lumières des projecteurs, des applaudissements millimétrés, une jeune fille se disant possédée, accompagnée de sa psychiatre seront les invitées vedettes. Nul doute que les spectateurs répondront à l’appel du voyeurisme. Ce qui semble n’être qu’un canular, va basculer dans l’horreur la plus frontale lors d’une émission spéciale Halloween ! Au-delà de la polémique quant à l’utilisation de l'intelligence artificielle pour certains plans des décors - dont les réals et l’acteur principal ont dû s'en excuser (Robert Zemeckis l’a utilisé allégrement pour “Here” récemment) - “Late Night With the Devil” surpasse pas mal de productions horrifiques de par son côté immersif qui nous plonge dans l’ambiance télévisuelle des seventies. Le lieu unique - savamment retranscrit - confère au long-métrage un inconfort qui ne nous lâchera à aucun moment jusqu’au percutant final qui en fera flipper plus d’un !