Cette critique s'inspire du poème "Le Corbeau" de Edgar Allan Poe.
Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur cette pénible et curieuse affaire du meurtre de cette pauvre Laura, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un grincement, comme de quelqu'un ouvrant doucement la porte d'entrée. « Ce n'est que le vent, - murmurais-je-, qui frappe à la porte ; ce n'est que cela, et rien de plus. »
Ah ! distinctement je me souviens alors que j'étais dans l'appartement de Laura, et le tableau à son effigie illuminait le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes dossiers un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Laura perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que je n'avais jamais vu, — et qu’ici je ne verrai jamais plus.
Et le soyeux, triste et vague bruissement des rideaux pourprés me pénétrait, me remplissait des souvenirs de la belle et douce Laura. Sentant en moi toute mon âme incendiée, j’entendis bientôt des bruits de pas s'approcher. Une voix mystérieuse me dit alors : « Que faites-vous ici ? »
J'ouvris grand les yeux, scrutant profondément ces ténèbres, et me tins longtemps plein d’étonnement, de crainte, de doute, rêvant des rêves qu’aucun mortel n’a jamais osé rêver ; je me levai alors du fauteuil, et, dans un doux silence , apparut une somptueuse femme digne des plus beaux contes. Elle ne fit pas la moindre révérence, elle ne s'arrêta pas, elle n'hésita pas une minute ; avec sa démarche de lady, elle se percha au dessus de moi.
Et c'est là que je la vis. Laura, la belle et douce Laura ; celle que je n'aurais jamais dû voir, jamais plus...