Laurence Anyways par Meno_
La jolie claque.
J'ai toujours trouvé les films de Xavier Dolan plus hipster et rétro de mauvais goût, comme s'il essayait de nous prouver qu'un gamin était capable de faire le beau devant la caméra et un bon film. Cette fois, il nous invite à suivre la relation compliqué entre Frédérique et Laurence pendant 14 ans, depuis le déclenchement d'un changement perturbateur : la Transidentité.
Durant tout le film, j'ai eu le sentiment que Dolan nous montrait son savoir de la période "Nouvelle Vague" pour surgir de nombreuses références, mais finalement il commence à s'imposer. Assisterait-on à la naissance d'un gosse qui veut jouer sur la cour des grands ? Je pense bien, comme Laurence Anyway est le premier film où celui-ci ne montre plus sa frimousse et décide de prendre davantage de recul. Malgré le sujet chaotique, comme soyons francs l'homosexualité on en a vu et revu, c'est bien maîtrisé. Il n'y a pas d'exagération, ni de clichés de mauvais goût, une réalité frappante surprend le spectateur durant 2h41 (ce qui est un peu long, par contre).
J'ai été très étonné que Monia Chokri soit plutôt effacé dans ce film, même si ces remarques froides et sanglantes font plaisir à "subir" et peuvent décrocher un sourire (ou un rire, au choix). L'interprétation de Suzanne Clément (L'audition) et Melvil Poupaud (Le Temps qui reste) était... pfiou. Des rôles avec un passé émotionnel lourd et difficile à jouer, mais qui ont su apprivoiser rendre ce film plus beau et juste.
C'est un grand pas pour bébé Dolan.