Revivez le destin de Lawrence d’Arabie
Classé septième dans le Top 100 de l’American Film Institute et détenteur de l’Oscar le plus prestigieux (celui du meilleur film qui ne doit pas tout de même pas faire oublier les six autres), Lawrence d’Arabie, le long-métrage du britannique David Lean est une figure notable du cinéma. Souvent cité par les plus grands cinéphiles, souvent copié mais jamais égalé, il fallait donc que je perfectionne ma culture cinématographique en l’ajoutant dans mon tableau de chasse. La sortie du blu-ray est l’occasion parfaite.
Le tout commence sur une musique sur fond noir, le genre qui vous fait demander si le blu-ray ne déconne pas, si on n’a pas oublié l’image… Non, il s’agit simplement d’un autre temps, une époque défunte où les films avaient des entractes pour mieux souffler (il ne faut pas oublier la durée monstrueuse du film : trois heures quarante-sept, provoquant la colère des diffuseurs).Lawrence d’Arabie s’ouvre ensuite sur un magnifique plan et un thème entraînant permettant d’afficher l’équipe du film. Avant de continuer, il faut savoir que le film adapte la vie de Thomas Edward Lawrence (notamment son livre, Les Sept Piliers de la sagesse, paru en 1926) donc les évènements relatés par le film sont inspirés de faits réels. Un constat rendant encore plus impressionnants les faits.
Il s’agit d’un film d’aventure à l’ancienne (un peu comme Le Seigneur des Anneaux dans un autre genre, la fantasy, avait su si brillamment restituer) comprendre avec du spectacle, un sens du voyage et de l’Aventure (avec un grand A) et surtout de la psychologie. Car nous ne sommes pas dans un film d’aventure où le héros manie un fouet et où des temples s’écroulent, nous sommes dans le monde réel, un monde suivant l’évolution de la psyché de son personnage principal à travers son périple (à la manière de Frodon, il débute comme un jeune innocent rêveur et plein de vie pour basculer de plus en plus vers le côté sombre). On pourrait même voir en Lawrence d’Arabie le préquel d’Apocalypse Now où le personnage de Lawrence serait le colonel Kurtz (joué par Marlon Brandon qui a justement failli incarner Lawrence) avant les évènements du film de Coppola. Un homme plein d’idéal et de bravoure mais que la guerre a perverti. En cela, Lawrence d’Arabie continue même cinquante ans après sa sortie de provoquer une fascination qui fait de lui un chef d’œuvre intemporel du cinéma. D’ailleurs difficile de ne pas penser à La Guerre des Etoiles en regardant le film.
On pourrait s’arrêter là mais ce serait oublier que le film qui a révélé Peter O’Toole contient son lot de scènes de batailles où des milliers de cavaliers foulent le sol du désert pour résonner à jamais sur la pellicule. D’ailleurs une scène aura bénéficié du prêt par l’armée marocaine de 2000 cavaliers! Un constat impensable de nos jours où les effets spéciaux sont maîtres. Autant que j’avais été déçu par la fameuse course de char de Ben-Hur (ridiculisé par la course de Pod de Star Wars Episode I), j’ai été soufflé par la puissance épique de Lawrence d’Arabie. A noter aussi qu’à l’instar de la première partie de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, le long-métrage du jour embrasse les causes du voyage à l’aide de décors magnifiques (contrebalançant à merveille avec ceux de la Nouvelle-Zélande) et une certaine « lenteur » chargée de représenter la longueur du voyage.
Il y a encore tant de choses à dire sur ce classique mais je pense avoir dit l’essentiel et m’arrêterait juste quelques secondes sur la présence d’Alec Guinness ici dans le rôle du prince Fayçal. Difficile de ne pas penser à son rôle culte d’Obi-Wan Kenobi tant ses manières s’y collent.
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