Une pâle figure de l’héroïsme.

Sur une trame de flashbacks des plus ennuyeux, Eastwood arrimé au réel, survole sans gloire, une pâle figure de l’héroïsme. Vain courage. grosse déception. A part un quart d'heure de film , sur l'acte d’héroïsme lui même , j'ai trouvé le reste insipide, sans profondeur,sans scénario, sans analyse même de cet acte de courage , ou de ce qu'est une forme d’héroïsme assez impulsif (même s'il se termine bien) le problème étant qu'il colle tellement au réel (au point de ne pas faire jouer des acteurs) qu'on ne s’intéresse pas aux personnages. ce n’est pas parce que ses personnages sont joués par les vrais protagonistes de l’histoire que c’est un mauvais film, ni parce qu’ils sont des non professionnels qu’il y a arrimage au réel .... Mettre en scène des gens ordinaires pourquoi pas…ils auraient très bien être excellents, mais en l’occurrence, sans être mauvais, ils n’apportent rien de particulier au film pour le rendre attractif.Par arrimage au réel, c’est le fait que Eastwood traite d’un fait réel mais en collant uniquement au fait divers (l’attaque du train qui dure à tout casser ¼ d’heure du film ) sans le dépasser , sans que le reste du film émaillé de flash-back et de souvenirs anecdotiques (et même assez ennuyeux) nous permette de creuser davantage ce qu’il en est de l’acte d’héroïsme ou de courage que ce soit pour ces personnages là, donc "réels" ou sur la notion d'acte héroïque en soiC’est comme s’il avait voulu « boucher les trous » pour expliquer un tel acte d’héroïsme ordinaire mais sans que rien dans les différents séquences biographiques ou anecdotes on puisse s’interroger comme il l’a fait dans Sully .Dans Sully il y a une analyse très fine et psychologique du personnage et de l’acte lui-même (des doutes, des hésitations, l’attachement à sa décision) . On sait tout de même que c’est un thème qui intéresse ce réalisateur tout comme son attachement très patriotique à l’Amérique mais d’un point de vue purement cinématographique, il a fait un film très plat autant dans sa narration que dans ce qui aurait pu ménager un suspens (même si on connaît la fin)Je prends un exemple avec le film de Greengrass excellent « vol 93 » , qui pour le coup quasiment en temps réel décrit la prise en otage de l’avion et l’attaque terroriste qui a tenté d’être déjouée par les passagers. Il y avait une réelle mise en scène d’héroïsme avec un suspens, des personnages auxquels on s’attache…Ici, pas du tout, rien ne m’a rendu ces hommes attachants dans leur parcours. Je le répète ce n’est pas parce qu’il s’arrime au réel que c’est mauvais, c’est parce qu’il ne fait que ça. Ce qui intéresse Eastwood est bien de montrer une fois de plus mais de façon bien naïve « la grandeur de l’Amérique »