Quatrième long-métrage de Roman Polanski, Le Bal des Vampires est certainement l'un de ses plus réussis et surtout les plus drôles. Alors habitué à des œuvres violentes et intrigantes, le metteur en scène franco-polonais s'immisce dans le fantastique et plus particulièrement le film de vampires, brisant les codes du genre en y apportant une grosse dérision, faisant de son film une véritable comédie burlesque désopilante.
Une auberge éloignée dans les Carpates, un château pas loin, de mystérieux habitants peu accueillants, une magnifique fille et deux chasseurs de vampires amateurs : ainsi commence la mésaventure. Ici, les vampires sont d'un ridicule hilarant : l'un est par exemple juif (la vue d'une croix ne lui fait donc aucun effet), l'autre homosexuel (le fils du Comte, dévoilant ses charmes dans une scène à mourir de rire) et les suivant clairement mondains.
Face à eux, les quasi-incompétents Jack MacGowran, vieux briscard déjanté, et Roman Polanski himself, son trouillard d'élève, oubliant de secourir son ami et n'arrivant guère à tuer des suceurs de sang. L'ambiance du film baigne constamment dans l'étrange, les situations burlesques étant légion comme cette course-poursuite entre nos deux chasseurs et un vampire leur passant devant ou encore les discussions animalières avec le Comte Von Krolock (Ferdy Mayne, délectable).
De passages sans cesse drôles en scènes d'action trépidantes, Le Bal des Vampires bénéficie aussi d'une excellente interprétation (Polanski ajoute également une touche sexy avec la présence de sa future femme Sharon Tate, à tomber), de dialogues succulents ainsi que de magnifiques décors tels que le château, sa crypte ou encore tout simplement les plaines enneigées de Transylvanie. En gardant un même rythme durant presque deux heures, cette parodie des films de vampires est un must-see à s'en déchirer les zygomatiques, l'acteur-réalisateur s'en donnant à cœur joie pour écorcher le genre à sa manière. Inlassable et ce, malgré ses quarante ans d'âge.