Le Bal des Vampires aura eu dans ma vie une place toute particulière...
Je me rappelle encore la première fois où je l'ai vu. Je devais avoir 9 ou10 ans, peut-être moins. C'était mon premier film de vampires, mais surtout la première bobine censée faire un peu peur que mon voisin - de 3 ans mon aîné et fan de films d'horreurs au point de s'abonner à Mad Movies - m'avait passé dans son salon. Inutile d'ajouter qu'il avait choisi celui-là pour me dépuceler très gentiment, me prévenant même qu'il n'y avait rien de bien flippant et qu'en plus c'était rigolo. Mais à l'époque, j'étais vraiment un petit joueur et j'ai quand même eu les chocottes... Faut dire qu'on n'avait pas internet et à peine 5 chaînes, alors hein...
Et puis je l'ai revu 2-3 fois dans la foulée, mais pas depuis... Alors vous imaginez bien que 25 ans plus tard, ces retrouvailles ail ail ail, j'en attendais beaucoup. Et pour tout dire, l'introduction - et notamment sa musique - m'ont carrément emballé. Bande son qui sera l'un des points forts de la comédie horrifique de Roman Polanski. Le jeune réalisateur jouant lui-même le rôle du candide - mais très attiré par le beau sexe - apprenti chasseur de vampires accompagnant un professeur à la Einstein, un peu cinglé, mais aussi un peu lourd, il faut bien l'admettre. Lourdeur que l'on retrouvera dans certains autres gags du film, ayant plutôt mal vieilli dans ses tentatives burlesques (les accélérations notamment). Mais nous ne sommes qu'en 1967, faut-il le rappeler.
Quoi qu'il en soit, la première scène fonctionne parfaitement. Les paysages enneigés de cette virtuelle Transylvanie et la photographie générale font très belle impression. C'est beau et ça continuera de l'être, avec ce côté surréaliste très approprié. Plus beau que l'étrange bossu chasseur de loups en tout cas, mais rien en comparaison de l'actrice Sharon Tate, sublimissime rousse (dont j'étais amoureux) incarnant la fille de l'aubergiste qui dans sa baignoire subira la plus belle des scènes - et de loin - du film. Il faut dire que les flocons de neige, ça marche toujours.
Evidemment, le jeune assistant, lui aussi amoureux d'elle, voudra la sauver et partira en compagnie de son mentor au château du Comte Van Krolock, où le père de la belle amusera en essayant d'établir ses nouveaux quartiers funéraires aux côtés du comte et de son fils. En revanche, j'ai trouvé la journée au château un peu longuette pour ce qu'elle propose... Jusqu'à ce qu'à la tombée de la nuit nos vampires se lèvent enfin pour convier le duo et la jolie rousse à leur fameux bal, toujours aussi culte, notamment grâce à son dénouement.
Alors certes, au final l'humour ne m'a que trop rarement fait rire, et le côté horrifique, ben on le cherche encore. Mais la réalisation, la photographie, les décors, la musique, le petit twist, et surtout l'atmosphère unique se dégageant de ces blanches Carpates, font de ce Bal des Vampires LE grand classique du genre, même si un peu dépassé.