"Le litchi et la jalousie" Soirée 16ème Festival du Court-Métrage, Film 2
Chine ancestrale. L'empereur Li donne un banquet en l'honneur de Yang, sa favorite. Pourtant il est absent, et Yang se découvre par sa frustration à exprimer ses désirs insatisfaits. Tous ses désirs. D'abord les litchis, qu'elle désire avec puérilité et condescendance. Il est aisé d'oublier d'où l'on vient. Ensuite la jalousie, lorsqu'elle apprend par la bouche d'un perfide conseiller la raison de l'absence de l'empereur : une concurrente prédatrice isolée qui lui tient compagnie.
Le dessin de ce court-métrage est particulier et fort critiquable, car sa beauté est toute relative. Mais comme dans toute création artistique, la beauté revêt bien des aspects selon l’angle de perception. Et la création de Heifang Wei a au moins le mérite de traiter le sujet de la jalousie en profondeur, profondeur qui est d'ailleurs étudiée sous de nombreux aspects... n'y voyez pas là de mauvaise ironie, même si c'en est une...
Le sexe transpire de plus en plus à mesure que la jalousie de Yang et son taux d'alcool augmentent, et les visuels n'en démentent pas, en témoignent les biscuits en forme de seins qui ornent le banquet devant la place de la favorite, laissant transparaitre une sensualité particulière qui va se dévoiler jusqu'à exploser littéralement dans une scène de jouissance finale extrêmement suggestive et réussie. Une explosion de couleurs, de formes et de mouvements fascinants pour le bonheur de mes yeux ébahis.
La favorite voulait ses litchis, la jouissance lui en a offert un mémorable...
La jalousie de Yang s'enhardit, sa beauté se déprécie,
Les verres s'enchainent, la raison d'elle-même se gangrène,
Les désirs l'avilissent, elle flirt avec le précipice.
Le film est une poésie, mêlant désirs, litchis et jalousie.
Couleurs et symboles s'entremêlent, seins, dessins et couleurs à la pelle.
Le banquet de la concubine, comme dessiné par de gauches épines.