J'avais super envie de voir ce film, étant donné que j'avais raté ma rencontre avec lui. Il était passé sur France 2, il y a quinze ans, je l'avais pris en cours de route, pour au final ne le regarder que distraitement et j'ai fini par autre chose. Pourtant ça m'avait marqué : les histoires de jeune militaires qui font la cigogne, les gens qui se battent dans la neige, la machine à couper des arbres qui donne son nom au film (mais pas que d'ailleurs...)
Et du coup, j'avais vraiment envie de le voir. Et il s'avère que tous les passages que j'avais vus étaient conforme à mes souvenirs : j'aimais bien la camaraderies entre les jeunes militaires, les vannes des uns et des autres, le sourire de Julia Ormond (total lookalike de Julia Roberts) et tout ce qui s'en suit.
Après, je n'avais pas vu la durée du film : 2h50. Argh. Et surtout le fait qu'a vouloir faire une saga sentimentale, et bah ça tire en longueur et ça rentre en plein pied dans les clichés d'un canevas type : La dame au camélia. Ce genre d'histoire où une intrigante fait tout pour séduire un homme qu'elle n'aime pas mais qu'un contrat là lie à celui-ci, tandis qu'elle est folle amoureux d'un jeune homme qui va faire capoter ses affaires afin de faire triompher le pouvoir de l'amuuuur. Un scénario où la femme est raisonnable et l'homme hyper émotif. (Et où l'acteur a 15 ans de trop pour jouer un jeune homme naïf.) C'est la trame de Moulin Rouge par exemple.
Et là, il y avait deux types de personne : ma copine, qui s'est emmerdé à partir de la moitié du film, avec le développement concret cette intrigue et de tous les clichés que ça comporte : la déclaration d'amour génante, les appels aux calmes de la demoiselle, le jeune homme qui est transit d'amour et va faire n'impote quoi, foutre ses potes dans la merde, pour au final attaquer publiquement l'homme qu'elle cherche à épouser, la fin tragique, etc... Et ça peut se comprendre, d'autant plus que le film a déjà tracé son déroulé sur plus de deux heures.
Il y a clairement un problème de rythme et il est couplé avec toute une partie se passant aux USA 20 ans après, et qui tease sur un grand "mystèèèèère" que tu grille après 10 minutes de film.
Et puis, il y a moi, qui accepte cette seconde partie avec ses clichés et sa fin longuette mais au final, assez logique. Parce que j'ai adoré la première qui est une sorte d'ode à la russie du XIXe siècle, avec tous ses clichés : la neige, les traineaux, les militaires, la noblesse du XIX qui va dans des bals, les duels, les fêtes populaires, la vodka, etc... Alors, certes, ça chie du cliché sur la Russie pré-révolution russe au kilos.... mais c'est ce qu'on est venu voir.
Et c'est une partie nettement plus légère, où les personnages ne se prennent pas au sérieux et où le pognon foutu dans la reconstitution historique est juste impressionnant. (Coucou le producteur Michel Seydoux, papa de Lea Seydoux déjà connu pour mettre une blinde de pognon sur ses productions.)
Donc voilà : c'est le Barbier de Sibérie. Grosse saga sentimentale que vous pouvez trouver ravissante ou indigeste.... ou les deux à la fois.