Le baron de Crac (Milos Kopecky) rencontre sur la lune un cosmonaute, Tonik (Rudolf Jelinek). Le prenant pour un sélénite, le baron l’emmène visiter la Terre du XVIIIe siècle. Ils y rencontrent la belle princesse Bianca (Jana Brejchova), pour la main de laquelle ils vont se disputer, au cours d’aventures rocambolesques.
Mêlant prise de vue réelle et animation, Le baron de Crac est une très libre adaptation par un réalisateur tchèque des aventures du baron de Münchhausen. Etant donné que je n'ai pas (encore) vu le film de Gilliam, j'éviterai la comparaison, et c'est sans doute mieux comme ça. Sur la forme, donc, le résultat du film de Zeman est éblouissant, le film constituant un trésor d’inventivité dans la mise en scène, le choix des décors, le travail sur les couleurs, etc… qui nous donnent l’impression d’être en train de lire un livre de Jules Verne, mis en images par Gustave Doré et revisité par Georges Méliès, influences tout-à-fait appréciables. Le tout est d’ailleurs porté par un humour qui fonctionne plutôt bien.
Malheureusement, outre un ton parfois un peu froid, Karel Zeman a du mal à donner un vrai rythme à son scénario déjanté, ce qui introduit de nombreuses longueurs : c’est tout de même un comble pour un film qui dure 1h20... Si on ajoute à cela des acteurs qui font leur travail mais sans plus, on comprendra que Le Baron de Crac ne parvient pas à se hisser au statut de chef-d’œuvre vers lequel il aurait pu prétendre grâce à sa perfection formelle. Il remplit néanmoins tout-à-fait son rôle de curiosité artistique, et finalement, c’est déjà beaucoup.