Bravo les gars, ce sont bien les seuls mots qui me viennent après avoir repris mon souffle.
"Das Boot" fait parti de ses films comme "Lawrence d'Arabie" ou le "Ben-Hur" de 1925, que je regrette de ne pas avoir découvert sur l'écran de cinéma, tant l'expérience est incroyable.
Car "Das Boot" est bien une grande expérience de cinéma qui prend son spectateur aux tripes et le plonge dans cet organisme, où se mêlent avec unicité, corps organiques et corps mécaniques.
Cette immersion totale, qui vous l'aurez compris est le premier intérêt du film, est permise grâce à cette caméra coincée au milieu des membres d'équipage dans cet espace restreint, ici pas de tricherie avec les décors, elle doit se frayer un chemin dans cet espace exigu comme n'importe quel membre de l'équipage.
La promiscuité est constante et l'on étouffe déjà dans l'attente de l'action, qui se fait désirer des spectateurs comme des personnages, pour nous écraser à son arrivée.
Le film, dont le schéma est pourtant très simple et répétitif, arrive à maintenir un crescendo constant; que les petits moments de vie ne suffisent pas à casser (ils se font d'ailleurs parallèlement de plus en plus rares). Chaque situation est la même, mais chacune se voit rajouter un petit plus qui touche juste et change la donne ( ce putain de sonar, "MERDE !!!"), jusqu'à l'impasse et le couloir du sous-marin, qui jusque là grouillait de vie et d'énergie, se vide, devient silencieux et froid.
Mais "Das Boot" ne serait pas un grand film sans des personnages.
Le film nous offre le point de vu allemand de la guerre, et nous offre des personnages... qui sont juste humains bordel, il n'y a pas de parti pris dans le conflit , nous est juste montré l'horreur de la guerre sous-marine.
Les visages jeunes et lisses du départ se couvrent de poils, sueur, sang et crasse. ( y a des petits morpions aussi)
Les sourires confiants laissent place aux yeux larmoyants d'angoisse, jusqu'au lessivage des visages au teint fantomatique.
D'autant plus que le film nous fait passer du temps avec eux, avec des scènes intimistes très réussies. ( le "Chef" ma vraiment touché)
On a donc affaire à de simples hommes, aux idéaux et personnalités diverses..... comme n'importe où en fait.
Du partisan nazi dévoué à la cause, au capitaine parfaitement conscient de la réalité, en passant par le beauf blagueur et dégueulasse, tous se retrouvent au final a devoir se serrer les coudes dans la même merde.
Nous avons donc une épopée humaine et oppressante, parfaitement orchestrée ( pour infos j'ai vu le director's cut de 3h20),ne faiblissant jamais malgré la longueur et nous rappelant qu'à la guerre le temps mort n'est qu'un doooouuuuux rêve.
Mais une question pointe alors le bout de son nez : " Commeu 7 enfoiré a put chié Troy BORDEL DE CUL !!!"