Comme il existe à peu près autant de versions de Das boot qu'il n'en existe pour Blade Runner et Apocalypse now, on ne sait jamais laquelle est préférable à l'autre. Mais comme le film est à la base très marquant, on est sûr d'une chose : quelque soit la version, c'est une réussite.
Très factuel, finalement assez statique, on sent bien le découpage série car l'intrigue se découpe facilement en 4 ou 5 parties. Chacune est longuement détaillée, et dure sans doute même un peu trop. Et mises bout à bout, elles donnent à la fois une impression de crescendo, mais aussi une impression de redites entre elles. Il aurait été difficile de faire autrement vu que le film se déroule dans l'espace confiné du U-boat, et est supposé décrire sa réalité. Mais vu la montée progressive de l'adrénaline, on pardonne volontiers l'impression de répétition des mêmes scènes.
Rétrospectivement, la filmo de Wolfgang Petersen montre bien qu'il était davantage intéressé par l'action et le sensationnel que par une réflexion d'auteur. Il n'y a qu'à voir ce qu'il a tourné aux USA pour s'en convaincre, autant de films d'ailleurs pas folichons... Car Das boot n'évoque qu'en filigrane la situation politique du troisième Reich, et ne pose guère de regard critique sur les comportements de ses protagonistes, si ce n'est au détour d'une ou deux répliques qui semblent avoir été greffées pour ne pas rendre ses personnages trop antipathiques. C'est d'ailleurs pour ça que le film d'origine a été conspué en Allemagne à sa sortie en 1981, contrairement au reste du monde qui ne s'est pas posé tant de questions à l'époque, et où il a été acclamé. Voir Das boot en 2025 reste donc une expérience en soi, notamment car cette (quasi) absence de jugement le rend aujourd'hui d'autant plus singulier. En outre, en terme de cinéma pur, cela reste un excellent film. Et puis, il y a cette fin qui reste tout de même extrêmement forte.