Un couple bourgeois emménage en banlieue parisienne. Après avoir vécu à Vendôme, petite bourgade du Loir-et-Cher, ils se retrouvent malgré-eux dans un quartier… très dépaysant (« pas un seul notaire, une mosquée et surtout, des voisins jaunes, noirs & marrons »). Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises lorsqu’un marabout se moque d’eux pour soutirer de l’argent au patriarche (accessoirement directeur d’une banque).
Alain Carville réalise ici une comédie aussi mauvaise qu’improbable. D’un tel degré de racisme qu’il s’avère être à un level très supérieur au déjà très clivant Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014). D’une durée de 82min, on déchante dès le début du film à la vue de tous les clichés nauséeux sur les noirs, les arabes et les asiates. S’est réellement gênant & malaisant de les entendre débiter autant de textes à caractère raciste. Même si l’on voulait faire abstraction des dialogues, tout le reste pu l’amateurisme.
Il n’y a rien qui va au niveau de la mise en scène, les séquences sont toutes surexposées (on se croirait dans une sitcom AB), les décors sont pauvres, les bruitages et la musiques en font des caisses et lors de certaines scènes, ils ont même laissé apparents les repères pour les acteurs avec le gaffeur au sol. On en oublierait presque le reflet de la mandarine et la perche apparente.
Niveau interprétation, c’est l’immersion au théâtre de boulevard, avec Henri Guybet & Marion Game qui surjouent dès qu’ils en ont l’occasion, face à Julie Caignault qui reste égale à elle-même (à savoir du même acabit que lorsqu’elle donnait la réplique dans la série Premiers Baisers, c’est dire le niveau…). Ils jouent tous affreusement mal, qu’ils soient premiers ou seconds rôles, d’ailleurs, n’hésitez pas à regarder en arrière-plan, en l’absence totale de direction artistique, bien souvent, les acteurs ne savent pas où se foutre face caméra ni comment occuper l’espace.
Le reste n’est qu’une succession de séquences sans queue ni-tête, avec son lot de clichés sur les étrangers « le bruit et les odeurs » et c’est bien connu, les noirs ont tous un cochon dans leur baignoire et quand ils sont invités chez leurs voisins, les africains ne viennent pas avec une bouteille de vin mais une poule et quand c’est un chinois, il offre un chien (« à faire rôtir avec du riz »). On n’échappe pas non plus à l’appel à la prière avec le muezzine qui braille en pleine nuit et va réveiller notre couple de franchouillard, tandis que les arabes sont réduits à n’être qu’une « bande d’excités qui ne paie pas leur loyer ».
Le Black (1993) atteint un niveau assez WTF de filsdeputerie raciste comme rarement le cinéma français en avait été capable. Rire du racisme pourquoi pas, encore faut-il savoir comment s’y prendre…
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« - Alors dites-moi monsieur Didi, vous êtes euh… un noir euh… sorcier ?
- Ah non, c’est seulement marabout. »
« - M’appelle pas papa, espèce de grand nègre.
- Ah non, chéri, je t’en prie.
- Ne m’appelle pas papa, espèce de grand escogriffe de couleur. »
« On m’annonce que l’on vient d’acheter une succursale de la Mecque avec une bande d’excités à l’intérieur qui ne paieront jamais mes loyers. »
Mes autres répliques