Injustement critiqué et ayant fait un flop à sa sortie mais devenu un standard de la location en vidéothèque par la suite, ce qui lui fit acquérir au fil des ans le statut de film de série B culte, ce remake du film éponyme datant de 1958 qui mettait en scène Steve McQueen, lui damne le pion à tous les niveaux.
Le Blob fait donc partie de ces remake de films plus anciens sortis durant les années quatre-vingt qui s'avèrent très réussis, tels que: The Thing, L'Invasion des profanateurs, La Mouche ou La Petite Boutique des horreurs.
Le scénario est écrit par Frank Darabont qui s'illustrera plus tard comme réalisateur avec Shawshank Redemption, La Ligne verte ou The Mist. Le portrait qu'il dresse de cette petite ville n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'œuvre de King qu'il adaptera lui-même plus tard dans sa carrière.
Le film est réalisé par Chuck Russel, qu'on connaît surtout pour Freddy 3: Les Griffes du cauchemar, meilleur film de la série en dehors de l'original de Wes Craven, et également pour The Mask bien entendu, et qui s'en sort comme un chef en imprimant un rythme sans temps morts au récit.
The Blob est un film d'horreur "bière" et "pizza" avec un gros supplément de fun qui hurle son appartenance à ces années quatre-vingt à coups de coupe de cheveux improbable de Kevin Dillon, de clichés assumés de petite ville trop tranquille, et d'une galerie de personnages secondaires hauts en couleur typiques de ces années là qui n'avaient pas besoin de se prendre au sérieux.
Il est bourré jusqu'à ras-bord de scènes bien troussées (couple dans la voiture, cabine téléphonique, cinéma, égouts,...), d'effets spéciaux de grandes qualités (les effets pratiques surtout) dus aux efforts combinés de Lyle Conway (La Petite Boutique des horreurs, Oz, un monde extraordinaire, Dark Crystal , Max et les maximonstres) Stuart Ziff (L'Empire contre-attaque, le Retour du Jedi, S.O.S Fantômes, Jurassic Park, Le Dragon du Lac de feu) ,et Tony Gardner (Thriller, 127 heures et créateur des casque des Daft Punk entre autre) qui n'hésitent pas à en rajouter une couche dans le gore réjouissant, et d'un esprit un peu rebelle que ne renierait pas John Caprenter à coup de héros bien propret ou de gamin qui se font dégommer, d'anti-héros marginaux, d'agents du gouvernements directement responsables du fiasco qui cherchent à camoufler leur bourde quitte à sacrifier la population locale, ou encore d'une petite critique, comme ça en passant, du fanatisme religieux de l'Amérique profonde.
Le Blob est donc une super série B, très fun, bien réalisée, aux effets spéciaux très réussis, impeccablement rythmée ,s'amusant de ses propres clichés, et plus subversive qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Une réussite du genre, et un indispensable du film de monstre de ces années là qu'on pourra regarder lors d'une soirée double programme cinéma, bière et pizza en seconde partie de soirée avec des films comme Tremors, Gremlins et tant d'autres classiques du genre.