Quand On S'promène Au Bord De L'eau: Belle Equipe de "freaks" dans le Bois. Paréidolie+masturbation

Si un jour, vous vous demandez "Où voir un homme se masturber au dessus d'un couple qui ne dit rien"? ce film est aussi pour vous...mais il fait quand même mieux que cela:
...même si cela se passe sur des ruines d'une université libre créée après 1968: comme c'est symbolique...


Rien à voir avec le film de Tod Browning, Freaks, mais ce bois est un beau cirque à ciel ouvert quand même; peuplé de créatures à formes humaines parfois très touchantes, parfois très troublées... )


Je viens d'apprendre le mot "paréidolie" donc je l'étale comme un bon cuistre...quelque part dans ce texte.
(26/08/17; j'ajoute une info de Théloma donnée en com:
"A propos de paréidolie, ça peut donner lieu à des photos très amusantes comme tu peux le voir ici : http://www.wikilinks.fr/pareidolie-des-visages-dans-les-objets-de-notre-quotidien/ )


"Les bois dont les rêves sont faits" est un doc de Claire Simon mais je voudrais aussi citer son monteur: un Luc Forveille (son monteur)


Pour l'instant (et une fois de plus) je ne fais qu'une série de notes (pas une critique):
_l'approche de Claire Simon me fait penser à l'Anglais, David Attenborough, excellent journaliste à la BBC, spécialisé dans les films sur la nature: approche d'entomologiste passionnée de la faune de ce parc.
_il me rappelle aussi la belle série belge, Strip Tease, qui filmait des personnages dits hors-normes dans leur intimité mais chez Simon, il y a une voix off et des questions ; un beau "Medley" ou « pot-pourri » de personnages MEMORABLES.


_je pense aussi aux films des studios AArdman, ceux derrière Wallace et Gromit car ils ont aussi une série, Creature Comforts, où les voix de personnes interviewées étaient collées à des animaux...le passionnant passionné Nick Park pourrait aisément en faire une version avec tous ces "personnages" rencontrés dans cette télé réalité du Bois de Vincennes.
Beaucoup font aussi penser à des personnages de chez Hugo ou Dickens.


_On découvre l’ancêtre d' Onfray et son université libre : ici, un Deleuze
qu'on entend répéter: « On est des événements »...sous cette forêt, sous ce bois, se trouvent les ruines figurées et réelles d'une université où ce Gilles Deleuze donnait des "cours"...
Scènes émouvantes où sa fille revient sur le lieu de travail de son papa...elle rentre dans la forêt université...
On découvre des images de Deleuze en cours que Simon a habillement mis en filigrane sur les images de la pelouse et de la forêt: elles ont été filmées par une Marielle Burkhalter


> "La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles..."




Une forêt qui a poussé sur de ruines d’une université libre et gratuite





..d’ailleurs il y a un plan subjuguant sur un immense tronc d’arbres avec des rayons de soleil qui dessinent des visages sur le tronc (oui, je sais que c’est un effet d’optique et c’est le cerveau qui [construit et voit ces visages comme certains voient des visages dans les dunes de la planète Mars et celles de la Lune etc. ...c'est le phénomène de "paréidolie"....
Mais là, c’est pas la scène d’horreur de Poltergeist 3 où l’arbre est gonflé des âmes hurlantes prisonnières…mais cela y ressemble!



« on n’est pas des personnes, on est des petits événements » « c’est un vent » « un ban de poissons »
(dit ce Deleuze…je n’ai pas compris mais je vois clairement sur ce tronc d'arbres les visages de ces personnes dont il parle justement à ce moment )]13



Quelques scènes que je recommande:
_ scène à la Jacques Perrin : un vrai oiseau vole à côté d’un vélo à grande vitesse…la vraie faune du Parc...genre le Peuple migrateur...un cycliste a pris l'habitude de laisser des oiseaux voler à ses côtés
_à 2h24 : les derniers dialogues du film sont justement



« je pars avant la fin »



…de la fête au suicide...des scènes de fêtes suivies de cette prémonition!


_j'aime le plan sur le plan officiel du bois et ses noms qui éveillent la curiosité (à voix haute): "pelouse de Reuilly" ; "Lac Daumesnil" ; "Ruisseau de la gravelle" ; "Mortemars"



_j'aime les scènes avec l’ancien militaire, qui regarde les femmes passer:



« vous aimez bien les femmes à cheval » !
(Il utilise deux troncs d’arbres attachés l’un à l’autre pour faire sa musculation)



_il y a aussi un peintre qui ne veut pas plier son chevalet quand la nuit tombe… il est vrai qu'il expliquait juste avant qu'il ne peint pas ce qu’il voit… il reste dans le noir, avec son chevalet…



_ il y a une rencontre avec une championne de l’euphémisme :


> « elle est dure notre indépendance »



c’est un propos tenu pas une des prostituées, "elle est dure notre indépendance": elles voient leur activité comme un poste, comme une PME/PTE ; l’une ressemble à Shirley de Dino !





« tes enfants, ils sont où ? » « ils sont chez mes parents »



Une sorte de Fantine version 2016; Victor Hugo encore valable de nos jours



_il y a des rencontres avec des voyeurs, vus
_des "cruisers" en quête de sexe dans la nature
_Bravo la police! il y a un cycliste exhibitionniste qui se masturbe au dessus d’un couple (qui semble bien d’accord)…la femme reste au téléphone continuant sa conversation comme si de rien n’était…il est passionnant et plein de confiance cet exhibitionniste, qui initie la réalisatrice à ce petit jeu, il savait que ce couple ne va pas être plus choqué que cela...
et nous qui pensions que c'était lui, le pervers!... ^^




_juste après une conversation avec une pute et un plan sur son visage, le monteur coupe et passe à un autre gros plan sur le visage d’une autre maman célibataire sur son banc qui tient son bébé…. #« La putain et la maman »



*>


…."je passe 48heures à ne pas parler à un adulte" dit la maman débordée et touchante



_sur d’autres bancs : on rencontre de touchants handicapés mentaux, Rain Man, vrais, eux, ; le bois et ses bancs sont une sorte d'hôpital psychiatrique à ciel ouvert ; et ses patients, une fois de plus, ne sont pas les plus inquiétants parmi les visiteurs de ce parc
...l'un d'eux fait de grosses répétions à la façon de Dustin Hoffman dans le film de Rain Man

> « Bernard, en Allemand, ça veut dires ours » « on est les cassés de la vie »



> « Bernard, en Allemand, ça veut dires ours » « on est les cassés de la vie »



> « Bernard, en Allemand, ça veut dires ours » « on est les cassés de la vie »



Ces ""fous"" en liberté viennent d’un dispensaire qui utilise ce parc comme lieu de promenade…une partie de la thérapie est de toucher les arbres…superbes scènes où un patient embrasse et sert un arbre...ces "fous" sont presque les plus "normaux" du parc, les plus en harmonie


_il y a un hommage au studio Ghibli avec une belle scène de lucioles: de petites lumières virevoltantes remplaçant les lumières qui fréquentaient l'université :


_ la prostituée, notre petite Nana à la Zola, et qui a un air de Scarlett Johansson a été interrogée plus tôt en pleine forêt sur son lieu de travail au sujet de ses clients, de son premier jour, de ses taxes et ses économies...
pour être ensuite filmée avec sa fille dans une barque en plein lac...elle rame donc au sens propre et au sens figuré


_ma scène favorite: quand la fiction dépasse la réalité!
... dans l'excellent film d'Albert Dupontel, Enfermés dehors, son héros trouve les vêtements d'un policier suicidaire...le policier les a laissés sur le pont d'où il a sauté...le SDF tente de les rapporter à un commissariat de police où il n'est même pas écouté, il est même viré Manu militari illico presto...
...et bien, dans les Bois, j'ai aimé la scène où un SDF raconte qu'il a trouvé un pantalon avec un portefeuille et des papiers (dont une carte d'identité...): il est allé au commissariat... "Qui êtes vous?" "Qui êtes vous?":


>"Je suis personne"



...et là devant la caméra de Claire Simon, il a encore tous les objets non gardés et voulus par les policiers qui l'ont viré avant qu'il ne puisse s'exprimer! comme le SDF de Dupontel dans sa comédie! ^^


_j'aime beaucoup aussi quand un SDF explique que les SDF des forêts ne sont pas contents quand un SDF est venu planter sa tente trop proche de la sienne...et que cela le rend "dingue"...et l' énerve...la nature humaine et le culot sont sans borne...comme si l'esprit banlieusard était dans nos gènes...NIMBY-ISME ou Nimby-ïte, la culture du "pas dans mon jardin" même chez ceux qui n'ont justement même pas de jardins et de "backyard" ;) ;) ;)...le culot...le type squatte un bout de forêt et quand on lui tend un micro, c'est pour se plaindre qu'un type vient de planter sa tente trop prés, à 200 mètres...^^ on dirait un reportage d'été sur les plages de La Grande-motte: "il a planté son parasol trop proche de nos serviettes" ^^


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