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Exit l’Indonésie, Gareth Evans en a fini avec cet environnement sauvage et compte explorer des mystères plus spirituels. Si on lui devait des louanges pour les excellentes chorégraphies et l’adrénaline dans le combat, c’est essentiellement dû à son cadrage impeccable et il nous donne de nouveau un aperçu de son talent. Mais en quoi son implication chez Netflix suscite tant d’engouement ? L’ambiance glauque et empreinte d’un sentiment de brutalité passif est à souligner dans cette réalisation qui prendra soin de lisser le mysticisme.


Dès l’ouverture, le cadre et les effets de style ne nous lâchent pas. Le doute, la pression et ce côté viscéral prendront rapidement de l’ampleur sur Thomas Richardson (Dan Stevens), dont on connaît les motivations, mais dont on ignore encore les enjeux. L’intrigue sait patienter afin de préserver le mystère et les péripéties qui viendront troubler le calme sur cette île isolée. Gouverné par l’esprit de secte et des dirigeants dont la foi occulte, leurs agissements, le héros devra faire preuve de créativité, à l’image du réalisateur qui en a dans la réserve. Le film se veut bestial, et bien qu’il change de registre, le destin des personnages est ambigu, aussi bien pour les bons que pour les mauvais. Et c’est sur cette frontière que l’on voyage pendant un premier acte très séquencé et rythmé autour des disparitions et des secrets de l’île.


Mais attention pour les âmes sensibles, car les flots d’hémoglobines s’amplifient au fur et à mesure, à juste titre. Le sang et la douleur justifient toute la tragédie et la violence envers son prochain. Il fait la différence entre le sacrifice et la purification, là où on ne l’attendait pas et là où la peur comme l’horreur nous tient à la gorge. Ce n’est pas faute d’essayer de passer par des actes atroces et on en compte plusieurs dans le lot, mais ils s’avèrent efficaces et comme pour les combats, l’adrénaline revient nous booster. Les enjeux prennent forme, mais ce n’est pas toujours avec subtilité, donc il faudra faire preuve de discernement faire à tant de souffrance, car l’intrigue en lui-même est une excursion vers la torture physique et psychologique.


Ainsi, « Le Bon Apôtre » (Apostle) a su épouser le gore et l’angoisse pour nous laisser là, face à ces personnages qui se révoltent. Ils défient l’autorité, la nature humaine et divine et finissent par se faire bousculer par leurs ambitions. Personne ne ressortira indemne de ce sentier, parsemé de pièges et autres offenses. La société établie au sein du village n’est d’ailleurs pas exclue de la balance et purge également sa peine pour le parti-pris ou pour la passivité dont il est coupable. La descente aux enfers n’est pas seulement induite, il sera question de saisir la foi et d’élever son âme au-dessus de son adversaire, ce malgré les contraintes et les vices que chacun porte en lui.

Cinememories
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le 26 juil. 2022

Critique lue 265 fois

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