Voilà les circonstances du drame : en 1993, Macaulay Culkin, à qui rien ni personne ne résistait, voulut faire son "Tchao Pantin". Il ignorait qu’il n’était pas un acteur de comédie, mais un acteur pour enfants. Comme il fallut tout de même un réalisateur, on recruta finalement l’anecdotique Joseph Ruben. Pour le reste, on appliqua les recettes hollywoodiennes de base. C’est pour cette raison que le scénario sent le bâclé, que les dialogues sont d’une platitude remarquable et qu’une musique omniprésente alourdit l’ensemble : "le Bon Fils" réunit absolument tous les éléments du film pour "kids" des années 1990.
Tous ? Non : il y a un enfant maléfique, seul personnage intéressant du film. Il est bon, hein : manipulateur, amoral, parfois glaçant. L’acteur vedette s’est gardé le beau rôle : le reste de la distribution échoue à donner vie à des personnages plus ou moins secondaires morts avant d’exister.
On se retrouve donc avec un projet de thriller plus ou moins psychologique et très noir, servi par des moyens de film pour enfants, un peu comme si Hannibal Lecter déboulait dans "Beethoven".