Dernier volet de la « Trilogie du Dollar » de Sergio Leone, Le Bon la Brute et le Truand s'avère être au final une préquelle puisque l'on est en pleine Guerre de Sécession (alors que les deux précédents films se déroulaient bien après). Troisième film, troisième collaboration avec Clint Eastwood qui continue de camper ce héros taciturne, cynique et flingueur aux côtés de Lee Van Cleef avec qui il avait déjà partagé l'affiche dans Et pour quelques dollars de plus...
Eastwood, c'est Blondin, le bon, celui auquel on s'attache mais qui reste tout de même une vraie crapule, n'hésitant pas à arnaquer son prochain en bonne et due forme. Lee Van Cleef campe quant à lui Sentenza, la brute, le méchant par excellence : froid, sans pitié, le dégueulasse qui a des principes et les respecte. Le dernier, c'est Tuco, le truand au franc-parler, le porc mesquin qui tire aussi vite qu'il ne ment. Interprété par le génial Eli Wallach, Tuco apporte le plus grand côté humoristique du film.
Ces trois anti-héros sont des bandits, des voleurs, des êtres sans scrupules qui se mentent, se flinguent et s'entourloupent du début à la fin à travers un western chaud et démesuré. Leone filme une aventure interminable entre ces trois personnages, chacun escroquant l'autre pour arriver à ses fins : trouver un fameux trésor enterré dans un cimetière perdu. Le metteur en scène utilise donc tout son savoir-faire pour nous asséner de plans-séquences lourds, intenses, agrémentés des inévitables gros-plans sur des faciès haineux brûlés par le soleil, le tout sur l'inoubliable musique d'Ennio Morricone. Un chef-d'œuvre du western et, plus simplement, du 7e Art, à voir absolument.